28 nov. 2011

XIII Mystery - Colonel Amos

De Boucq et Alcante
D'après Van Hamme et Vance
One shot
Dargaud

Très bonne pioche !

Dans la famille BD détente, ce quatrième tome de XIII Mystery est un incontournable. Action, suspens, rebondissements, sentiments, ... un remarquable scénario qui s'inscrit de plus dans un contexte politico-historique passionnant. Boucq rend de son côté une copie impeccable et donne une chaleur bienvenue à une série habituellement froide (cf. le tome 20, graphiquement aussi figé que le scénario est barbant).


Un album d'aventure au sens plein du terme, divertissant et intelligent, qui enrichit de belle manière l'univers de XIII. Il confère densité et supplément d'âme au Colonel Amos, un personnage désormais plus si secondaire que cela. Cerise sur le gâteau, et contrairement au tome 5 (Steve Rowland), il n'est pas nécessaire de connaître la série en détail pour l'apprécier. 



Bonne lecture !


Sylvain

27 nov. 2011

La Belle Image - Très belle adaptation de Marcel Aymé par Cyril Bonin

De Cyril Bonin - Adaptation du roman de Marcel Aymé
One shot - Couleur - 75 pages
Futuropolis


Une très belle rencontre 
Gros coup de coeur pour cet album qui m'a aspiré dans son univers et captivé par son propos.  Un de ces moments hors du temps qui entretient la passion de la lecture. 
De l'histoire, aucun élément ne filtrera dans ce blog afin d'en préserver tous les effets et de vous proposer un plaisir de lecture qui sera, je l'espère, d'autant plus intense qu'il sera total. Sans plus attendre, cliquez sur Futuropolis pour lire les 21 premières pages en lecture numérique !


Par une mise en scène riche et sophistiquée, Cyril Bonin livre une adaptation de haut vol dans laquelle texte et images se complètent avec grâce et fluidité. Au dessin le charme des années 50 et la finesse des sentiments, au texte les états d'âme du narrateur et la beauté des dialogues de Marcel Aymé. Du niveau des meilleurs Tardi.
Une occasion de découvrir Cyril Bonin qui vole désormais de ses propres ailes après 8 tomes sur la série FOG réalisée conjointement avec Roger Seiter. Son très beau site permet d'ailleurs d'en apprendre plus sur son travail, notamment sur son approche pour moderniser ce conte légèrement surnaturel, nostalgique et moderne tout à la fois.

Sylvain

25 nov. 2011

Grand prix ACBD 2012 - Il n'en reste plus que 5

L'ACBD a affiné son choix : des quinze albums pré-sélectionnés, il ne reste plus que cinq candidats. Tous des romans graphiques, que des gros pavés. Exit donc Atar Gull ou encore Blast. Réel reflet d'une année un brin terne ou sélection élitiste ? Verdict personnel à venir : la lecture de Portugal et d'Habibi prend du temps (beaucoup) !  
Une sélection forcément orientée me paraît moins accessibles que celle du dernier festival d'AngoulêmeA ce propos, le cru 2012 du FIBD sera-t-il aristocratique ou populaire ? Première réponse le 6 décembre lors de la conférence de presse de lancement.


Ajout du 06/12/11 : résultat de la délibération du jury disponible en cliquant ici.


Sylvain

20 nov. 2011

XIII Mystery - Steve Rowland - Par Nury et Guérineau

Alors que tome 20 de la série régulière fleurit sur les têtes de gondoles et que Boucq vient de livrer un album appétissant sur le Colonel Amos, IZNEO propose jusqu'au 18 décembre de lire un troisième tome inédit de cette série culte : le cinquième opus de XIII Mystery consacré à Steve Rowland.
L'occasion de reparler un peu du marché de la BD numérique et de discutailler des spin-off. Un post deux en un.


BD numérique en avant-première 
IZNEO propose à l'achat les albums numérisés quelques jours avant leur sortie papier. Un argument commercial qui, en plus du prix de 6,90€, peut séduire les lecteurs les plus impatients. 
Le cas de cet album est plus extrême puisque le livre ne sera dans les bacs des libraires qu'en novembre 2012 et qu'il n'est pas encore finalisé (seulement 10 pages colorisées). Il n'est de plus proposé qu'à la location (4,99€). 
Quelle stratégie se cache derrière cette proposition ? Opportunisme commercial pour bénéficier de l'effet d'entraînement des deux sorties officielles ? Expérimentation ? Teasing ? J'avoue que j'aimerais bien savoir.
Pour ma part, j'ai sauté le pas uniquement pour lire Fabien Nury.

A la réflexion, le principe de payer la lecture d'une oeuvre non finalisée est intéressante. Cela pourrait permettre aux auteurs et éditeurs de financiariser la version intermédiaire noir et blanc et par là même de toucher un revenu anticipé avant la sortie officielle. Pour être juste, les lecteurs devraient néanmoins se voir proposer une remise à l'achat sur le livre à paraître (en papier ou en numérique), histoire de ne pas payer deux fois la même chose. Ce dernier point est d'ailleurs la grosse ficelle du numérique : on demande aux consommateurs de repayer ce qu'ils ont déjà acheté (livre papier ou film). Un point abordé avec humour par BDZ qui détourne pour l'occasion Transmetropolitan.

   

Et XIII dans tout cela ?
L'idée de la reprise de XIII par Sente me laisse aussi froid que l'est le dessin de Jigounov. C'est dire. Il est vrai que la série a été essorée au maximum laissant le lecteur lassé et désabusé.


Quant aux spin-off Mystery, le premier album consacré à la Mangouste est une belle réussite signée Meyer et Dorisson. Les deux tomes suivants m'ont moins interpellés mais Clément a bien accroché. Par contre, j'ai de bonnes vibrations pour le Colonel Amos de Boucq et Alcante dont je vais prendre possession prochainement.


Ce qui nous amène au cinquième opus de ces one-shot : Steve Rowland de Nury et du dessinateur vendéen Gerineau. Graphiquement, rien à dire ni redire, du bon boulot. Par contre, le scénario s'il est efficace n'est pas le meilleur de Nury. 
Le coup de projecteur se porte donc sur Rowland, jeune américain d'extrême droite qui va assassiner le président des Etats Unis et que Jason Fly va remplacer pour infiltrer le réseau de Numéro I. Une sorte d'histoire d'entre les cases qui s'emploie à combler tous les vides narratifs volontaires laissés par Van Hamme et Vance. Un bel exercice de style qui laisse cependant peu de place à la surprise tant le chemin est balisé et les degrés de liberté limités : contrairement à la Mangouste et Amos, le personnage a peu à offrir. Un éclairage était-il vraiment nécessaire ? Je me demande si l'album n'aurait pas gagné en intensité s'il avait porté sur Kim Carrington qui offre les meilleurs passages de l'album.
Pour finir l'étude de texte, le retournement de Rowland page 19 m'a paru et trop rapide et artificiel.  Une agréable lecture néanmoins. Disponible sur IZNEO donc.



Sylvain

15 nov. 2011

L'ACBD et le Grand Prix de la Critique 2012

L'Association des Critiques et journalistes de Bande dessinée (ACBD) vient de publier la liste de ses 15 nomimés pour le Grand Prix de la Critique 2012. Pour rappel, le lauréat 2011 était Astérios Polyp.
Une occasion de commencer à regarder dans le rétroviseur et de se mettre en jambe pour le jeu des pronostics d'Angoulême 2012.

Rapide passage en revue avant le verdict du 6 décembre 2012 (un clic sur les titres amène sur des critiques plus complètes).




  • L'Art de voler de Kim et Antonio Altarriba, Denoël Graphic 
    Approche assez académique et longuette de l'histoire espagnole contemporaine, mais pas sans intérêt. Loin d'être mon premier choix de l'année. 

  • Atar Gull ou le destin d'un esclave modèle de Brüno et Fabien Nury, Dargaud
  • Un de mes albums favoris de l'année.

  • Les Autres Gens collectif dirigé par Thomas Cadène, Dupuis
  • Feuilleton emblématique de la BD numérique qui est reconnu pour son tirage papier. Curieux non ? Un tour de force entrepeneurial mais pas une BD inoubliable.

  • Blast T2 : L'Apocalypse selon Saint Jacky de Manu Larcenet, Dargaud
  • Pas encore lu. Un avis de Laurent B. devrait être possible ?

  • Habibi de Craig Thompson, Casterman
  • Lecture en cours (énorme pavé). Très bons échos.

  • Les Ignorants. Récit d'une initiation croisée d'Étienne Davodeau, Futuropolis
  • Un bel album mais qui laisse trop les sentiments en surface à mon goût pour se positionner en tête de classement. 

  • Lomax : collecteurs de folk songs de Frantz Duchazeau, Dargaud
  • Inconnu au bataillon.

  • Julia & Roem d'Enki Bilal, Casterman
  • Grand Prix de l'imposture de l'année en ce qui me concerne et je ne parle même pas de la version numérique qui frise l'arnaque.

  • Polina de Bastien Vivès, Casterman-KSTR
  • Un album solide d'une des valeurs montantes de la BD franco-belge. Pas dans mon Top 3 de l'année.  

  • Portugal de Cyril Pedrosa, Dupuis
  • Les Laurent sont sur le coup. On attend leur verdict.

  • Pour en finir avec le cinéma de Blutch, Dargaud
  • En raison d'une difficulté certaine à entrer dans l'album, je n'ai fait que le feuilleter. Pas d'avis donc.

  • Stalingrad Khronika T1 de Franck Bourgeron et Sylvain Ricard, Dupuis
  • Pas encore lu.

  • 3'' de Marc-Antoine Mathieu, Delcourt
  • Un exercice de style brillant qui se décline sur papier et en numérique. A lire.

  • Trop n'est pas assez de Ulli Lust, çà et là
  • Un récit autobiographique très vivant et à l'opposé des journaux intimes girly qui fleurissent. Prix Artémisia 2011.


  • Un Enchantement de Christian Durieux, Futuropolis - Musée du Louvre
  • Pas encore lu.



Sylvain

14 nov. 2011

Passage en revue automnal - Jack of Fables, 100 bullets, Tardi, Thorgal, Vinland saga, La rupture tranquille, ...



Le plaisir de lire n'est jamais aussi grand que lorsque la surprise se mêle à la qualité. C'est ce qui s'est produit avec le cinquième tome de Jack of Fables. Acheté plus par habitude que réelle envie, sa lecture m'a ravie. Moins tournées vers l'humour systématique que les tomes précédents, les deux histoires de ce recueil sont du même calibre que la série mère et apportent d'ailleurs quelques éléments de compréhension bienvenus. A conseiller aux fans de l'excellente série Fables.


Côté polar, la pêche est plutôt bonne. 
A tout seigneur tout honneur, ô dingos, ô châteaux. Rien de surprenant dans la forme, c'est du Tardi, mais le plaisir de redécouvrir Manchette est bien là. Mon album préféré de la cette trilogie dessinée devant Le petit bleu de la côte ouest et La position du tireur couché.
Toujours impeccable et prenant, 100 Bullets propose un quatorzième tome de haut vol. Comme nous en devisions avec Laurent C., il nous tarde de disposer de la série complète pour relire l'ensemble et en saisir toutes les subtilités (plus que 25 tomes soit 5-6 recueils français).
Par contre déception côté Thomas Silane (tome 6). La série commencée il y a trop longtemps s'essouffle et le lien avec le lecteur se distant. Dommage.


Le vent du nord n'apporte pas que du bon. 
Accueil plus que mitigé pour les deux Thorgal de la saison. Le bateau-sabre (tome 33 de la série principale) lâche Jolan pour se reconcentrer sur son héros de papa lequel se débat dans le grand froid. Ce que l'on gagne en aventure se perd en densité et l'intrigue stagne. En paralèlle, Raïssa est un spin-off évitable sur Louve : barbant et pour le coup trop collé à la série mère. Dommage, les dernières livraisons étaient bien meilleures.
Par contre, le manga Vinland Saga tient très bon la rampe (j'en suis au tome 3). Un anti-Thorgal en cela que le père est rapidement expédié au Valhalla. Son fils n'a alors plus que la vengeance pour objectif ce qui va l'amener à tuer beaucoup beaucoup beaucoup. Historiquement intéressant, dynamique, drôle, sanglant, ... à lire.


Pour finir, un album recommandé par Des Bulles Carrées : La rupture tranquille. Des thèmes délicats (ruptures d'un couple, pédophilie, cancer, ...) traitées cash, non sans talent et volontairement sans compassion. Bien fait dans le genre provocation mais le noir de l'humour est un peu trop corrosif pour moi (cf. ci-dessous). Une curiosité mais pas le meilleur album de l'année.
Toujours dans la catégorie humour mais aux antipodes : Gastoon, la version toon de Gaston, d'où le nom. Pas désagréable mais pas vraiment drôle (même pour les enfants). Très loin du niveau de la version adulte.



Bon, ce n'est pas le tout mais il faut que je m'y remette.


Sylvain

13 nov. 2011

La balade de Yaya - Tome 3 - Le Cirque



Depuis maintenant trois tomes, Jean-Marie Omont et Golo Zhao développent une histoire pour enfant drôle et sensible dans un contexte narratif dramatique, celui de la guerre entre chinois et japonais en 1937. Un exercice délicat très bien maîtrise qui évite le misérabilisme sans tomber dans l'angélisme ni occulter pour autant les drames de la guerre et de la pauvreté.

Yaya compte parmi les livres favoris de Morgane : "C'est trop bien ! C'est triste. C'est la guerre entre les japonais et les chinois. Il y a une fille et un garçon qui ne se connaissaient pas au début. Un monsieur est méchant avec le garçon et ça fait peur. Le petit garçon il essaye de sauver Yaya. Elle est riche et le garçon est pauvre. Elle a pas l'habitude d'être dans une situation comme ça. Yaya elle s'en fiche des diamants, mais elle ne s'en fiche pas de ses parents".

Une série qui fait lire les enfants et les passionnent tout en élargissant intelligemment leur univers, n'est-ce pas là tout ce que l'on espère des livres jeunesse ? Lecture recommandée.





Sylvain

N.B.: Le tome 1 de Yaya est disponible à la location sur IZNEO à 1,99€. On peut penser que les autres tomes suivront d'autant que le format à l'italienne de l'album passe très bien sur iPad.

Tome 3 sur 9 : Le cirque
Dessinateur : Golo Zhao
Scénariste : Jean-Marie Omont
96 pages, couleur
Format : 13 x 18 cm, à l'italienne
8,50€

Sasmira - Tome 2 - La fausse note - Preview

En 1997, Laurent Vicomte faisait ce que nous appelons maintenant "le buzz" en publiant une nouvelle série en solo, Sasmira. Planches magnifiques et récit plein de promesse, la suite se fait attendre depuis. Que quoi rendre Laurent C. légitimement sceptique quant aux chances du tome 2 de ne jamais voir un linéaire de libraire. Le perfectionnisme maniaque de Vicomte semble être une explication à cette publication sans cesse décalée.

Et pourtant, 14 ans plus tard, voici annoncé ce deuxième tome pour le premier décembre 2011. La réédition du premier tome (disponible en magasin) ainsi que la preview ci-dessous (5 pages) devraient donc convaincre les plus dubitatifs du sérieux de l'information.

Information clé, Vicomte n'oeuvre plus en solitaire puisque les dessins sont en partis assurés par Claude Pelet. La solution de Glénat pour débloquer la situation ?



Première chose à faire : retrouver le tome 1 et le relire pour se remettre les détails de l'intrigue en tête.


Ajout du 3/12/11 : première lecture de ce deuxième tome mitigé. Le dessin à quatre main est plutôt réussi mais le scénario est d'une complexité inattentue et pour tout dire déroutante. Une deuxième lecture très attentive sera donc nécessaire. Pas vraiment un coup de coeur à ce stade donc. 

Sylvain

12 nov. 2011

Des cinémas bien animés - Un Monstre à Paris


Les grands parents m'ayant devancés à la régulière, je n'ai pas pu emmener les enfants voir Tintin. Un petit mal pour un grand bien car cela m'a donné l'occasion de satisfaire le désir de Morgane d'aller voir Un monstre à Paris "avec Vanessa Paradis". 
Résultat de la séance : un très beau moment passé avec ma fille. "C'est mieux que Tintin parce que c'est plus drôle". Et c'est vrai que le cocktail situations détonantes et dialogues fins est très savoureux. Quelques clins d'oeil aux adultes (Bourvil qui crie après sont vélo, ...) m'ont valus les gros yeux et une main sur la bouche : papa rigole trop fort et ça met la honte. Phénomème familial transgénérationnel, j'ai fait pariel en mon temps.


Côté scénario Morgane y est allée de son analyse : "Ça commence bien, au milieu c'est mal mais ça finit bien. Comme les films que maman aime". Rien à ajouter, je ne pourrais pas faire plus efficace.


Enorme cerise sur le gâteau, la musique et les chansons de M qui sont plus que parfaitement intégrées au récit : elles en sont l'âme et même une composante clé. La chanson La Seine interprétée deux fois (avant et après la rencontre avec le monstre) en est une bel exemple.


Autre élément clé du film, la qualité de l'animation et de l'univers graphique qui m'ont bluffés. Très riche, ce dernier mérite un petit tour sur internet pour en mesurer la qualité. Conséquence certaine de l'expertise de l'animation française mais aussi de l'expérience du réalisateur du film. Éric ‘Bibo’ Bergeron a travaillé pendant huit ans à Hollywood, entre autres chez Dreamworks Animation où il a coréalisé La route d’El Dorado en 2000 et Le Gang des Requins en 2004. Un monstre à Paris est le premier film made in France de sa société Bibo Production et dont la distribution est assurée par EuropaCorp (cinechronicle).


Conclusion : Tintin et le secret de la Licorne à l'air d'être une belle aventure mais ne passez pas pour autant à côté de ce très réussi Monstre à Paris.

Sylvain et Morgane

Et pour le plaisir du papa, l'origine du clin d'oeil à Bourvil :


Et pour le plaisir des enfants, le laboratoire, la vaporitournelle et Charles :

10 nov. 2011

Intégrale César - Maurice Tillieux décidemment à l'honneur


De Maurice Tillieux
Intégrale de 368 pages
Dupuis

Alors que la bataille des nouveautés fait rage et que mon budget BD est passé en mode incontrôlé, les éditions Dupuis viennent de me faire tomber en cessation de paiement.  La faute à la publication de l'intégrale César, série de gags d'une page dessinés et scénarisés par Maurice Tillieux dans les années 60. Très bel objet aligné sur les dernières rééditions de Gil Jourdan. Irrésistible pour un collectionneur fan de cet auteur mort trop tôt.
Et hop! Un achat spontané à 39 euros (ce qui représente tout de même 255,82 francs mon bon monsieur, incroyable non ?) dont je me suis convaincu en employant l'argument aussi fallacieux que dangereux du "de toutes façons je l'achèterai".




César n'est pourtant pas ma partie préférée, et de loin, de l'œuvre de Tillieux. Plaisants et même parfois drôles, les gags sont néanmoins moins efficaces et surprenants que leurs homologues de l'époque (Gaston, Boule et Bill notamment). L'humour de Tillieux n'est à mon sens jamais aussi percutant que lorsqu'il est mis en situation dans un récit à dominante policière. Libellule et Crouton en sont la pure illustration : essayez de faire rire quiconque en racontant les calembours du voleur jaune canari! Bon courage. Mais faites lire une planche et le rire est assuré (au moins le sourire).


Extrait des Moines Rouges


Le coin des classiques récemment "intégralés"
La satisfaction de posséder les œuvres complètes de Tillieux dans une édition qualitative, qui fait de plus bonne figure sur l'étagère, a été plus forte que la raison. Tant pis si cela fait doublon avec le reste de la collection.


Je me prends maintenant à espérer que l'intégrale de Félix sera à suivre. M. Nifle, je m'en remets à vous : vous avez réalisé un très beau travail avec les trois tomes publiés (sur sept prévus) dans votre collection Anthology. Soyez-en remercié. Mais vous ne pouvez pas vous arrêter là ! 




Extrait de Popaïne et Vieux Tableaux 


Maurice Tillieux n'est pas le plus connu des auteurs de l'âge d'or du journal de Spirou mais il a gardé depuis sa disparition en 1978 un fan club. Le prix et la rareté de ses planches originales sont un bon indicateur de sa côte au sein de la communauté des collectionneurs qui représentait un marché jusque là niche (Golden Creek, éditions de l'élan).
D'où vient la récente remise en avant de son oeuvre ? D'inconditionnels arrivés à des postes de décision, de la prise de conscience de l'intemporalité de son oeuvre, d'une recherche de valeurs sûres dans un marché tourbillonnant, ... ou tout simplement de la famille héritière qui a décidé d'exploiter plus activement le fond paternel ? En tout cas, une reprise ne semble pas être à l'ordre du jour. Pourtant, je pense que cela pourrait se tenter et que le principe des reprises Gil Jourdan vu par ... s'y prêterait d'ailleurs bien. Non ?


Projet de reprise avortée par Yann & Sxhwartz




Sylvain

9 nov. 2011

En mer

De Drew Weing
One shot
Petit format - 144 pages - Noir et blanc - 13 euros
Cà et Là


Voilà un petit livre qui fait son bout chemin dans les librairies et dont le buzz enfle sur internet. Atypique dans son format comme dans son traitement narratif, il raconte l'histoire d'un géant, poète sans substance, qui devient marin sous contrainte. Une vie de loup de mer lui permettra pourtant d'écrire un recueil qui le fera passer à la postérité.

Je dois être en panne de sensibilité en ce moment car cette lecture ne m'a autant transportée que pouvait le laisser escompter les chaudes recommandations de mon libraire ou des nombreux conseils lus sur internet. Néanmoins, il s'agit d'un bel objet qui se lit avec plaisir. Un moment de douceur et de tranquillité. Les illustrations pleine page et le texte rare y sont pour beaucoup. Vraiment bien fait. 




Un livre que l'on refeuillette avec plaisir.

Sylvain

8 nov. 2011

Il était une fois en France - Tome 5 - Le petit juge de Melun

De F. Nury et S. Vallée
Tome 5
Histoire complète prévue en 6 tomes
Glénat


Cinquième tome absolument réussi.
Dans la droite ligne des quatre premiers (meilleure série Angoulême 2011), il offre une vision passionnante et sans fard de l'immédiate après-guerre. Principale réussite, tenir en haleine le lecteur alors que les éléments clés de l'intrigue sont déjà connus et que la chute du personnage principal est annoncée. Toujours narrativement impeccable, le travail graphique de Sylvain Vallée m'a paru cette fois très abouti.
Un très bel album, à la fois grand public et riche de sens.


Il ne reste plus que le dernier tome de la série à lire pour s'assurer qu'Il était une fois en France rentre définitivement dans le cercle des séries incontournables du neuvième art.


Sylvain

7 nov. 2011

L'armure du Jakolass - Valérian vu par Manu Larcenet

De Manu Larcenet d'après Christin et Mézières
Histoire en 1 tome
Dargaud

Emulsion instable

D'un côté, l'eau. Un monument de la BD franco-belge dont les derniers tomes sont franchement poussifs mais qui ont eu le mérite de boucler l'histoire du fameux couple d'agents spatio-temporels.
De l'autre, l'huile. Dargaud utilise le principe des spin-off pour faire vivre la série. Premier à s'y coller, un auteur confirmé de la nouvelle vague avec cependant une condition annoncée que l'album ne soit pas une simple déclinaison, comme il y en a beaucoup, mais une « revisitation » originale dans le style propre de l'auteur. C'est le cas avec ce premier opus signé par Manu Larcenet, croisement improbable et hautement jubilatoire entre Les Oiseaux du maître et Bill Baroud.

Mais la mayonnaise ne prend pas. Il manque quelque chose, moutarde ou autre liant.
Formellement il n'y a rien à redire : le scénario est solide et propose une pirouette finale réussie, les dialogues sont de bon niveau et les dessins sont fouillés. Pas déplaisant mais les deux univers ne s'interconnectent pas. En fait, j'ai eu l'impression de lire un tome de la série Donjon, le grinçant en plus. Rien de nouveau donc. Juste un album agréable à lire ... comme il y en a beaucoup.





Lire la chronique de CoinBD pour une analyse proche ou le BD blog de Sud Ouest pour un avis jubilatoire.

Sylvain