23 juin 2013

L'animation et le dessin au top des campagnes publicitaires - Bilan des 60èmes Cannes Lion


Le festival international de la créativité, Les Cannes Lions, vient de boucler sa 60ème édition. Parmi les meilleures campagnes de publicité de l'année 2013 se trouvent 2 campagnes basées sur l'animation et le dessin.


Le Grand Prix (Titanium) récompense une très belle campagne pour la marque de cosmétiques DOVE. Une belle idée, simple et touchante. Partant du constat que seules 4% des femmes se trouvent belles, un dessinateur du FBI matérialise la vision qu'elles ont d'elles-même et la compare avec celle obtenus grâce aux descriptions d'inconnus. Le résultat est bluffant et a généré un énorme buzz. Un appel pour des volontaires françaises vient d'être lancé sur Facebook. 



Le film d'animation australien "Dumb way to die" (= façons stupides de mourir) rafle pas moins de 5 prix (meilleur film, meilleur impact marketing, meilleur support de communication, meilleur spot radiophonique et meilleure campagne intégrée). Destiné à sensibiliser les enfants aux risques du quotidien, le mode de communication direct choisi a permis de faire diminuer de 20% les accidents de ce type. Il fallait oser le décalage.


Sources : Les Echos et La Réclame.

Sylvain

12 juin 2013

L'entrevue de Manuele Fior

De Manuele Fior
One shot - Noir et blanc - 172 pages
Futuropolis - 24 euros


Pour reprendre le terme de l'éditeur, L'Entrevue est "une histoire de science fiction sentimentale". Une veine effleurée dans 5000 kilomètres par secondes mais qui s'épanouit dans ce grand format de 170 pages. 
Par petites touches successives, le lecteur découvre un monde formellement proche du nôtre mais dont l'organisation sociétale est très sensiblement différente.  Des apparitions extraterrestres vont venir le bouleverser plus encore. Cet aspect de l'album est cohérent et réussi. 
L'intrigue sentimentale est moins surprenante et prenante. Toujours peignés avec délicatesse, les personnages souffrent, me semble-t-il, du noir et blanc ou plutôt de l'absence des couleurs pastels qui leur donnaient tant de relief dans 5000 kilom§tres par secondes

Manuele Fior livre une oeuvre agréable et ambitieuse mais qui s'avère au final déceptive. 







Sylvain


10 juin 2013

Tony Chu - Tome 6 - Space Cakes

De Layman et Guillory
Tome 6 
Delcourt


Un sixième tome que Tony Chu passe sur un lit d'hôpital et une chaise roulante, gavé d'anti-douleurs, suite logique du passage à tabac très appuyé reçu à la fin du tome 5. 
Son indisponibilité temporaire permet aux personnages secondaires de ce comics déjanté de prendre de l'ampleur. Une source de dispersion un peu dommageable à l'intensité du récit mais qui retombe efficacement et violemment sur ses pattes. 
Du bon boulot, très original.








18 mai 2013

Lastman - Tome 2

Le studio monté par Vivès, Balak et Sanlaville sous l'égide des éditions KST va livrer le douze juin prochain le deuxième tome de Lastman, shônen à la française prévu en 12 fois 180 pages. D'ici là, la prépublication gratuite sur Delitoon recommence selon un rythme hebdomadaire, par tranche de 20 pages. 
Unité de temps, de lieu, d'action, simplicité du propos et multiplicité des clichés du genre mais la série bénéficie jusqu'ici d'une belle énergie. Plus de profondeur est promise pour la suite du récit par les auteurs. Une aventure éditoriale ambitieuse qui a fait l'objet d'un article dans Le Monde.







 Sylvain

11 mai 2013

De la BD d'aventure, bonne et moins bonne

Si le deuxième tome de El Spectro, Trans-Amazonie, est une déception (trop de genres et de références mélangés ; dessins moins charmants que le premier opus) quelques bandes dessinées franco-belges récentes permettent de passer un bon moment.

Dans la catégorie avis négatif préconçu erroné, Les Brigades du temps s'avère être un diptyque très correct. Là aussi, beaucoup d'ingrédients sont associés (SF, récit historique, humour, ...) mais la mayonnaise prend bien. Beaucoup de générosité et de cohérence dirait-on à Top Chef. Le thème des voyages dans le temps a encore de belles choses à donner et n'a visiblement pas été complètement essoré par Mézières et Christin.
 
Autre nouvelle série mainstream réussie : Wendy, Nyassaland (tome 1). Le duo d'auteurs de Travis et du meilleur opus de la série le Casse fait le job en agrémentant les stéréotypes du genre.  L'histoire se déroule à la périphérie de la Première Guerre mondiale et a pour personnage principal un Indiana Jones au féminin de bon aloi. Les personnages sont bien campés et les découpages confèrent une certaine modernité à ce récit d'espionnage musclé. Agréable à défaut d'être révolutionnaire. 
 
 
Toujours dans la veine historique, la suite et la fin de Highlands conclut proprement le diptyque. Là encore rien de "wahou" mais du boulot bien fait qui peut soutenir la comparaison avec certaines histoires de Van Hamme (Les maîtres de l'Orge par exemple, vous voyez le genre). Du bon classique. Le recours à de la sorcellerie pour faire avancer l'intrigue me paraît être la seule facilité scénaristique dommageable.
 
 
 
Plus drôle et hors des clous, Les voleurs de Carthage, Le serment du Tophet (tome 1). Acheté pour le seul nom d'Appollo, un scénariste que j'apprécie beaucoup (Commando Colonial, Une vie sans Barjot, La grippe coloniale, ...), un récit historique dans une veine très 90's je trouve (comme à la belle époque de Sfar et Trondheim : liberté de ton, second degré, humour potache, rigueur historique, ...). Pas mal pas mal.
  

 
Sylvain

Sélection de comics - Batman, Catwoman, Fables, 100 bullets, Casanova, Jake Ellis, Scalped, The Spirit, ...

Urban Comics poursuit son déploiement et surexploite le filon Batman qui commence a présenter des signes évidents d'appauvrissement :
  • Un deuil dans la famille est très daté (1988) et n'a pour seul intérêt qu'illustrer l'évolution salutaire des comics depuis 25 ans, tant au niveau graphisme que scénaristique. A éviter d'autant que la couverture ne laisse pas tellement planer le suspens.
  • La nuit des hiboux (tome 2/2) est une double déception. Editoriale tout d'abord : la fin de l'histoire n'occupe qu'un tiers du livre. Pourquoi n'avoir pas publié l'histoire en un seul tome ? Scénaristique ensuite : la perte d'intensité amène la fin à faire presque pschitt. Une histoire globalement correcte néanmoins.
  • Catwoman, Ma maison des poupées (tome 2) a plutôt été une bonne surprise. L'héroïne, aussi pulpeuse que bodybuildée, est anatomiquement improbable mais prend consistance au fil des pages. Le dessin et la colorisation sont un peu trop léchés à mon goût mais le scénario réserve son lot de surprises et de rythme. Agréable.
 
Heureusement, la nouvelle filiale de Dargaud dispose d'autres sources que le catalogue DC comics et notamment des poids lourds de Vertigo qui tiennent bien leur rang :
  • Scalped, Rez Blues (tome 7) assure facilement le maintien de la série dans le club VIP des vrais polars. Impressionnant de puissance et de maîtrise. L'intrigue principale n'avance guère mais le développement des personnages (de premiers plans ou secondaires) suffit seul à captiver. Dans ce tome, la narration de l'histoire du vieux couple (première histoire de ce tome) m'a particulièrement plu. Un must.
  • Fables, Rose rouge (tome 18) prend aussi son temps pour faire avancer l'intrigue mais la richesse de l'univers et l'attachement suscité par les personnages permettent de remplir sans dommage les 256 pages du tome. La série finira-t-elle un jour ? Par définition non mais si Bill Willingham continue à être aussi inspiré, c'est une bonne nouvelle.
  • 100 Bullets, Le grand finale (tome 18). Clap de fin sur cette série policière qui tient toutes ses promesses. 100 balles, 100 tomes aux US, 18 tomes en France, c'est propre. Écrire que j'ai tout compris serait exagéré et manquerait de modestie tant sont nombreux les fils de l'intrigue et personnages complexes. Mais, tome après tome, la série m'a tenue en haleine et il me tarde de trouver le temps pour la relire d'une traite afin d'en saisir un maximum de subtilités. Un autre must.
 
Côté nouvelles séries ou nouveautés, Urban Comics ouvre un catalogue Urban Indies (pour indépendant semble-t-il) qui démarre sur de bonnes bases :
  • Casanova (tome 1) est ce qui m'a le plus surpris et dépaysé. Un humour qui m'a convenu dès la préface qu'il faut absolument lire pour le plaisir et se mettre en condition. Un univers décalé aux multiples références (James Bond, ...). Sympa. 
  • Saga (tome 1) est en cours de lecture. Pas commun non plus. Beaucoup de bonnes critiques.
  • Severed (one shot) est juste "un petit trop fort pour moi mon p'tit gars". Un récit d'horreur bien mené mais trop gore à mon goût. Âmes sensibles et végétariens s'abstenir.

Mais il n'y a pas qu'Urban Comics dans la librairie (quoique). Panini fait ce qu'il peut en dehors des héros Marvel depuis qu'il a perdu les droits de DC Comics. Qui est Jake Ellis ? marque le passage de l'éditeur à la couverture rigide. Cela ne fait qu'augmenter le prix de ce thriller d'espionnage correct et agréable à lire. Sans plus.
De leur côté, les surprenantes et actives éditions Ankama (dont la série Freaks Squeele m'a très agréablement surpris) proposent aussi une ligne comics (First Wave) dont le premier tome de The Spirit se lit sans déplaisir. Une tentative de modernisation des codes de Will Eisner, le souffle et l'humour en moins.
 
 
Je profite de ce tour d'horizon pour vous conseiller le très actif blog Sin City qui couvre pertinemment le domaine du comics adulte. Cliquez-y ! 
 
  







Sylvain

10 mai 2013

Dans l'atelier de Fournier

De Nicoby et Joub
One shot - Couleur - 130 pages
Dupuis - 24 euros
 
Des fois, on achète moins une BD pour son contenu que pour l'objet en lui-même.
 
Malgré les nombreux avis sympathiques lus sur cette interview en image, l'envie de l'acheter ne m'étreignait pas plus que cela. Manque de motivation principal : des souvenirs de lecture plus que partagés, les 9 tomes de Spirou et Fantasio dessinés par Fournier m'ayant toujours déçus/déplus. Trop réalistes à mon goût. Après le monde rêvé de Franquin, l'intrusion dans le réel des personnages m'a toujours heurté, un peu comme le ferait une douche devenant brusquement froide. Un sentiment né des scénarios mais aussi du trait et de la colorisation de l'auteur (la couverture de l'Ankou en étant le point d'orgue).
 
 
 
Pourtant, la vue de ce petit album rondouillard à la couverture amicale m'a décidé tout de suite et c'est tant mieux. Outre la découverte d'un auteur, Nicoby et Joub offrent une plongée raisonnablement émerveillée dans le microcosme du journal de Spirou des années 60-70. L'occasion de voir Franquin, Tillieux, Peyo et tous les autres sous un angle différent. Le dessin n'est pas formidable mais le découpage est rythmé et autorise une lecture agréable. Les reproductions d'originaux viennent parachever le travail et donnent envie de se replonger dans quelques albums de l'époque. Dupuis propose d'ailleurs de nombreux documents sur son blog.
 
Intéressant et agréable, que demander de plus à un livre ?
Pour celles et ceux qui sont moins sensibles au charme du papier et qui voudraient économiser 14 euros, le livre est aussi disponible en numérique sur IZNEO.
 
 
 
 
 
Sylvain  

30 avr. 2013

Cellule Poison - Tome 5 - Comptines

De Laurent Astier
Tome 5/5
Dargaud

Après plus de deux ans d'attente, le cinquième et dernier tome de Cellule Poison vient d'être livré. On commençait à douter dans le camps français ! Mais au final, le contrat est rempli et de belle façon. Bravo à l'auteur ainsi qu'à l'éditeur d'être allés jusqu'au bout cette aventure éditoriale. Car Cellule Poison n'est pas qu'un rapport qualité/prix imbattable, c'est un véritable polar noir, ambitieux, sans réel équivalent contemporain. Un vrai début, une vraie fin et beaucoup d'intensité au milieu. 
Un must pour les amateurs de romans noirs, à lire en version papier ou numérique.



Sylvain

27 avr. 2013

Brindille

De Rémi Courgeon
A partir de 8 ans - Milan 

Résumé de l'éditeur
Une corvée d’aspirateur négociée à la lutte, la vaisselle perdue au bras de fer : face à ses frères, la frêle Brindille ne peut pas lutter. Alors, pour trouver sa place dans ce monde d’hommes, Brindille se met à la boxe !

Un livre sensible et fin. Les textes ciselés sont en résonnance avec les illustrations pleines de charme et de détails touchants. Une plongée dans l'enfance exhaustée par le très grand format proposé (25cm x 36 cm). On touche à la perfection, au détail près de la fin. Mais c'est un avis tout à fait personnel car j'en aurais voulu une autre, moins ... convenu ou convenable.






Merci madame Laure pour ce beau moment partagé.

Sylvain

Brune Platine - tome 1 - Mon sang est plus noir que le vôtre

De Mandel et Mousse
Tome 1/2 - Couleur - 58 pages
KSTR (Casterman)


Une agence de détective tenue par deux femmes. Une fille qui cherche son père pour panser une vieille blessure. Une plongée dans un passé bien sombre. Un vrai polar. 

Esthétique et filatures était bien, ce nouvel album de Lisa Mandel l'est tout autant. Le ton, l'atmosphère, la connivence des personnages fonctionnent bien et l'on se laisse capter avec plaisir par l'intigue. Suite et fin au prochain tome.






Sylvain

20 avr. 2013

Nestor Burma - Boulevard ... ossements


De Barral et Tardi
Adaptation du roman de Léo Malet
Édition en 3 tomes (L'étrangleur)
Édition album 15 mai 2013


Une très bonne et agréable surprise.
Barral redynamise l'univers mis en place par Tardi. Le trait est vif et une pointe d'humour justement dosée exhauste avec bonheur l'expressivité des personnages. 
L'intrigue est quant à elle bien maîtrisée et sans temps mort. Une adaptation enlevée et bien assaisonnée.
Originalité éditoriale à noter : Casterman fait précéder la distribution de l'album par une version journal de presse grand format. Une initiative qui fonctionne bien et qui participe au plaisir de la lecture. 




Sylvain

31 mars 2013

Bollywood Connection - Tony Corso - Tome 6

De Berlion
Histoire en 1 tome
Tome 6 - Dargaud


En très bon artisan du neuvième qu'il est, Berlion livre un polar rigoureux qui se lit d'une traite. Seules la fin, cohérente mais un peu abrupte, et la couverture, évocatrice* mais un peu fade, sont légèrement déceptives.
Un sixième tome qui revient, à bon escient me semble-t-il, aux bases de la série et à cette tonalité si particulière, mélange de divertissement assumé et de récit adulte ambitieux.

Une série à lire sur IZNEO sans hésiter.



  
* clin d'oeil aux Trois drôles de dames, non ?
Sylvain

24 mars 2013

Lastman - Tome 1

De Balak, Sanlaville et Vivès
Tome 1
Noir et blanc - KST


Twistant avec une belle énergie les codes graphiques et les conventions narratives du manga, les trois auteurs livrent avec un plaisir communicatif un premier tome agréable à lire. Tiendront-ils la distance ? La vivès'touch finira-t-elle par tourner à la blague potache lourdingue ? Probablement, mais pour celles et ceux qui ne voudraient pas se risquer à acheter la version papier, l'intégralité des aventures d'Aldana a été rendue disponible en version numérique gratuite sur Delitoon.

Curieux parcours que celui de Bastien Vivès qui semble relâcher la pression en s'attaquant à des oeuvres régressives, en décalage complet avec celles qui l'ont estampillées comme l'un des jeunes auteurs les plus prometteurs de sa génération. Un peu tôt pour faire tourner la planche à billet mais à chacun son chemin.



Sylvain

23 mars 2013

Silas Corey - Le réseau Aquila 2/2

De Nury et Alary
Deuxième partie de diptyque
Glénat

Un beau strike !

Ce deuxième tome tient toutes les promesses du premier volume et offre en prime une conclusion tout à fait convaincante. Du mainstream de grande qualité, mêlant polar, espionnage et Histoire revisitée. Idéal pour se détendre et pour offrir.
Fabien Nury continue de livrer des scénarios toujours plus maîtrisés. Une maturité qui pourrait tout à fait être sanctionnée par le grand prix d'Angoulême. Cela aurait de l'allure, non ?


Sylvain

Le beau voyage

De Springer et Zidrou
One Shot
Dargaud

Une oeuvre forte et sombre.

Les pages sont aussi réussies que la couverture peut laisser l'espérer, ou le craindre.
D'autres auraient fait de cette histoire de famille un pavé, Springer et Zidrou condensent leur récit en 54 planches. Une très grande maîtrise narrative qui, sans effet de manche ni mièvrerie, donne chair à un personnage féminin familialement lourdement lesté et qui illustre avec humanité le propos des auteurs : si la vie est un voyage, il n'est ni un long fleuve tranquille ni forcément beau.  


Sylvain