29 août 2012

Lincoln - Tome 7 - Le fou sur la montagne

Le trio Jouvray livre un septième tome réjouissant. Un des meilleurs de la série, divertissant et intelligent.

1917. Misanthrope autant par habitude et bravade que par chagrin, Lincoln s'est isolé dans une cabane de chasseur. Il ne retourne en ville que pour échanger des fourrures contre de l'alcool. Une vie de presque-ermite qui va basculer avec l'arrivée de la prohibition.

Depuis le point bas touché au tome 4, les auteurs redressent la barre. De plus, la pause de trois années entre les tomes 6 et 7 leur a visiblement permis de recharger les batteries. Le Fou sur la montagne bénéficie ainsi du mordant et de la pertinence des tous premiers albums, la maturité en plus. Scénario maîtrisé, dialogues efficaces, découpage dynamique, personnages secondaires forts et humour "défoulatoire", l'album évite les répétitions tout en continuant à faire évoluer le cowboy immortel. A pas un peu trop mesurés peut-être. Le risque de lassitude pourrait guetter si des évolutions plus radicales n'intervenaient pas. Mais tous les feux sont au vert alors ne boudons pas notre plaisir. Et puis, le plaisir intact que les Jouvray prennent à exploser Lincoln et lui faire dire merde à Dieu est un bon garant pour la qualité future de la série. 



Comme les tomes 5, 6 et 7 en attestent, la présence d'un personnage féminin de premier plan fonctionne très bien dans cet univers. Des protagonistes que les auteurs semblent d'ailleurs bien maîtriser et qui apportent un fond indéniable à la série. Il est probable que Lincoln n'a pas fini d'avoir des problèmes relationnels avec la gent féminine ! 
Sur de nombreux aspects, ce septième tome est le miroir du cycle mexicain des deux albums précédents (femme brune vs femme blonde, désert vs montagne, ...). Le continent américain aurait-il offert toutes ses possibilités à la quête contrainte du bonheur de Lincoln ? Traversera-t-il l'atlantique pour voir si Dieu sait nager ?    


 Sylvain

20 août 2012

Sélection estivale de comics


Tel Batman arrivant entouré d'une nuée de chauve-souris, le dernier film de Christopher Nolan a été accompagné d'une flopée de publications décrivant les challenges sécuritaires sérieux auxquels cette bonne vieille ville de Gotham doit faire face. La cour des hiboux, première partie d'un diptyque inédit, ressort nettement du lot. Rien de fondamentalement révolutionnaire (la déstabilisation de Batman n'est pas sans rappeler Dark Knight Returns de Miller et Enfer Blanc de Starlin) mais le scénario fouillé donne du grain à moudre au lecteur et souffle un agréable vent de renouveau. Un "reboot" tout à fait recommandable. Fait notable, le dessin fait montre d'autant de caractère que d'inventivité et se marie parfaitement à la noirceur du récit. Graphiquement à des années lumières des traits lisses et aseptisés du récent Catwoman - La règle du jeu aux effets de manches vraiment trop faciles. Pour le coup, un début de série tout à fait évitable.

Parmi les autres publications comics récentes, les piliers tiennent leur rang. Le seizième tome de 100 bullets scotche et fait encore monter la pression de quelques bars. Plus que quelques mois à attendre pour connaître le dénouement de l'intrigue de ce polar hors norme et d'essayer d'en saisir pleinement les subtilités. Quant aux auteurs de Fables, ils surprennent une fois de plus. Une performance pour ce quinzième opus qui parvient à relancer l'intrigue après une fin de cycle explosive au tome précédent. Un régal.

Autre animation de série réussie : Powers (T8) qui rebondit aussi intelligemment après que les tomes 6 et 7 aient été particulièrement "exigeants" envers les personnages. Une réflexion sans cesse renouvelée sur la difficile cohabitation entre humains, dotés ou non de super-pouvoirs dans ce cas. Seul petit bémol, les découpages étendus parfois sur deux pages qui gênent la lecture.

Et pour finir, une drôle de bestiole qui a pour nom Invincible (7 tomes - Delcourt) et à côté de laquelle je serais passé sans les recommandations de Laurent C. Un space opéra foisonnant imaginé par Robert Kirkman (le scénariste de Walking Dead) qui multiplie les références et les clins d'oeils aux comics mainstreams. Un curieux mélange de parodie, de drâme et de violence Un moment de détente d'autant meilleur qu'il enchaîne les coups de théatre. 





Sylvain

19 août 2012

Une bonne BD détente : Scotland Yard

Les déceptions accumulées au fil des ans m'ont amenées a marquer un intérêt aussi distancié que suspicieux à l'égard des publications des éditions Soleil. Séries abandonnées ou au contraires étirées au maximum, humour facile, dessins racoleurs, ... autant de travers récurrents qui se retrouvent d'ailleurs pour beaucoup dans le deuxième tome de Spynest. Une grosse dégringolade et un beau gâchis après un premier tome pourtant sympathique

De bons divertissements émergent néanmoins de loin en loin comme ce Scotland Yard qui revisite le thriller victorien de belle manière. Suivant le concept de la Collection 1800, Dobbs et Perger  associent des personnages fictifs de différents horizons (Conan Doyle, Jules Verne, ...) pour donner corps à un univers poisseux aussi cohérent que familier. La réussite de l'album repose autant dans la grande qualité des planches que dans la maitrise de l'histoire qui, cerise sur le gâteau, tient de fait en un tome. Une vraie bonne surprise qui donnerait presque envie de donner sa chance à cette collection aux titres toutefois trop suspects (Sherlock Holmes et le Necronomicon, Sherlock Holmes et les vampires de Londres, Mister Hyde contre Frankenstein, ...).




Sylvain