18 mai 2013

Lastman - Tome 2

Le studio monté par Vivès, Balak et Sanlaville sous l'égide des éditions KST va livrer le douze juin prochain le deuxième tome de Lastman, shônen à la française prévu en 12 fois 180 pages. D'ici là, la prépublication gratuite sur Delitoon recommence selon un rythme hebdomadaire, par tranche de 20 pages. 
Unité de temps, de lieu, d'action, simplicité du propos et multiplicité des clichés du genre mais la série bénéficie jusqu'ici d'une belle énergie. Plus de profondeur est promise pour la suite du récit par les auteurs. Une aventure éditoriale ambitieuse qui a fait l'objet d'un article dans Le Monde.







 Sylvain

11 mai 2013

De la BD d'aventure, bonne et moins bonne

Si le deuxième tome de El Spectro, Trans-Amazonie, est une déception (trop de genres et de références mélangés ; dessins moins charmants que le premier opus) quelques bandes dessinées franco-belges récentes permettent de passer un bon moment.

Dans la catégorie avis négatif préconçu erroné, Les Brigades du temps s'avère être un diptyque très correct. Là aussi, beaucoup d'ingrédients sont associés (SF, récit historique, humour, ...) mais la mayonnaise prend bien. Beaucoup de générosité et de cohérence dirait-on à Top Chef. Le thème des voyages dans le temps a encore de belles choses à donner et n'a visiblement pas été complètement essoré par Mézières et Christin.
 
Autre nouvelle série mainstream réussie : Wendy, Nyassaland (tome 1). Le duo d'auteurs de Travis et du meilleur opus de la série le Casse fait le job en agrémentant les stéréotypes du genre.  L'histoire se déroule à la périphérie de la Première Guerre mondiale et a pour personnage principal un Indiana Jones au féminin de bon aloi. Les personnages sont bien campés et les découpages confèrent une certaine modernité à ce récit d'espionnage musclé. Agréable à défaut d'être révolutionnaire. 
 
 
Toujours dans la veine historique, la suite et la fin de Highlands conclut proprement le diptyque. Là encore rien de "wahou" mais du boulot bien fait qui peut soutenir la comparaison avec certaines histoires de Van Hamme (Les maîtres de l'Orge par exemple, vous voyez le genre). Du bon classique. Le recours à de la sorcellerie pour faire avancer l'intrigue me paraît être la seule facilité scénaristique dommageable.
 
 
 
Plus drôle et hors des clous, Les voleurs de Carthage, Le serment du Tophet (tome 1). Acheté pour le seul nom d'Appollo, un scénariste que j'apprécie beaucoup (Commando Colonial, Une vie sans Barjot, La grippe coloniale, ...), un récit historique dans une veine très 90's je trouve (comme à la belle époque de Sfar et Trondheim : liberté de ton, second degré, humour potache, rigueur historique, ...). Pas mal pas mal.
  

 
Sylvain

Sélection de comics - Batman, Catwoman, Fables, 100 bullets, Casanova, Jake Ellis, Scalped, The Spirit, ...

Urban Comics poursuit son déploiement et surexploite le filon Batman qui commence a présenter des signes évidents d'appauvrissement :
  • Un deuil dans la famille est très daté (1988) et n'a pour seul intérêt qu'illustrer l'évolution salutaire des comics depuis 25 ans, tant au niveau graphisme que scénaristique. A éviter d'autant que la couverture ne laisse pas tellement planer le suspens.
  • La nuit des hiboux (tome 2/2) est une double déception. Editoriale tout d'abord : la fin de l'histoire n'occupe qu'un tiers du livre. Pourquoi n'avoir pas publié l'histoire en un seul tome ? Scénaristique ensuite : la perte d'intensité amène la fin à faire presque pschitt. Une histoire globalement correcte néanmoins.
  • Catwoman, Ma maison des poupées (tome 2) a plutôt été une bonne surprise. L'héroïne, aussi pulpeuse que bodybuildée, est anatomiquement improbable mais prend consistance au fil des pages. Le dessin et la colorisation sont un peu trop léchés à mon goût mais le scénario réserve son lot de surprises et de rythme. Agréable.
 
Heureusement, la nouvelle filiale de Dargaud dispose d'autres sources que le catalogue DC comics et notamment des poids lourds de Vertigo qui tiennent bien leur rang :
  • Scalped, Rez Blues (tome 7) assure facilement le maintien de la série dans le club VIP des vrais polars. Impressionnant de puissance et de maîtrise. L'intrigue principale n'avance guère mais le développement des personnages (de premiers plans ou secondaires) suffit seul à captiver. Dans ce tome, la narration de l'histoire du vieux couple (première histoire de ce tome) m'a particulièrement plu. Un must.
  • Fables, Rose rouge (tome 18) prend aussi son temps pour faire avancer l'intrigue mais la richesse de l'univers et l'attachement suscité par les personnages permettent de remplir sans dommage les 256 pages du tome. La série finira-t-elle un jour ? Par définition non mais si Bill Willingham continue à être aussi inspiré, c'est une bonne nouvelle.
  • 100 Bullets, Le grand finale (tome 18). Clap de fin sur cette série policière qui tient toutes ses promesses. 100 balles, 100 tomes aux US, 18 tomes en France, c'est propre. Écrire que j'ai tout compris serait exagéré et manquerait de modestie tant sont nombreux les fils de l'intrigue et personnages complexes. Mais, tome après tome, la série m'a tenue en haleine et il me tarde de trouver le temps pour la relire d'une traite afin d'en saisir un maximum de subtilités. Un autre must.
 
Côté nouvelles séries ou nouveautés, Urban Comics ouvre un catalogue Urban Indies (pour indépendant semble-t-il) qui démarre sur de bonnes bases :
  • Casanova (tome 1) est ce qui m'a le plus surpris et dépaysé. Un humour qui m'a convenu dès la préface qu'il faut absolument lire pour le plaisir et se mettre en condition. Un univers décalé aux multiples références (James Bond, ...). Sympa. 
  • Saga (tome 1) est en cours de lecture. Pas commun non plus. Beaucoup de bonnes critiques.
  • Severed (one shot) est juste "un petit trop fort pour moi mon p'tit gars". Un récit d'horreur bien mené mais trop gore à mon goût. Âmes sensibles et végétariens s'abstenir.

Mais il n'y a pas qu'Urban Comics dans la librairie (quoique). Panini fait ce qu'il peut en dehors des héros Marvel depuis qu'il a perdu les droits de DC Comics. Qui est Jake Ellis ? marque le passage de l'éditeur à la couverture rigide. Cela ne fait qu'augmenter le prix de ce thriller d'espionnage correct et agréable à lire. Sans plus.
De leur côté, les surprenantes et actives éditions Ankama (dont la série Freaks Squeele m'a très agréablement surpris) proposent aussi une ligne comics (First Wave) dont le premier tome de The Spirit se lit sans déplaisir. Une tentative de modernisation des codes de Will Eisner, le souffle et l'humour en moins.
 
 
Je profite de ce tour d'horizon pour vous conseiller le très actif blog Sin City qui couvre pertinemment le domaine du comics adulte. Cliquez-y ! 
 
  







Sylvain

10 mai 2013

Dans l'atelier de Fournier

De Nicoby et Joub
One shot - Couleur - 130 pages
Dupuis - 24 euros
 
Des fois, on achète moins une BD pour son contenu que pour l'objet en lui-même.
 
Malgré les nombreux avis sympathiques lus sur cette interview en image, l'envie de l'acheter ne m'étreignait pas plus que cela. Manque de motivation principal : des souvenirs de lecture plus que partagés, les 9 tomes de Spirou et Fantasio dessinés par Fournier m'ayant toujours déçus/déplus. Trop réalistes à mon goût. Après le monde rêvé de Franquin, l'intrusion dans le réel des personnages m'a toujours heurté, un peu comme le ferait une douche devenant brusquement froide. Un sentiment né des scénarios mais aussi du trait et de la colorisation de l'auteur (la couverture de l'Ankou en étant le point d'orgue).
 
 
 
Pourtant, la vue de ce petit album rondouillard à la couverture amicale m'a décidé tout de suite et c'est tant mieux. Outre la découverte d'un auteur, Nicoby et Joub offrent une plongée raisonnablement émerveillée dans le microcosme du journal de Spirou des années 60-70. L'occasion de voir Franquin, Tillieux, Peyo et tous les autres sous un angle différent. Le dessin n'est pas formidable mais le découpage est rythmé et autorise une lecture agréable. Les reproductions d'originaux viennent parachever le travail et donnent envie de se replonger dans quelques albums de l'époque. Dupuis propose d'ailleurs de nombreux documents sur son blog.
 
Intéressant et agréable, que demander de plus à un livre ?
Pour celles et ceux qui sont moins sensibles au charme du papier et qui voudraient économiser 14 euros, le livre est aussi disponible en numérique sur IZNEO.
 
 
 
 
 
Sylvain