Angoulême 2012 - Un palmares ... pointu

Jean Claude Denis se voit attribuer le grand prix du festival d'Angoulême 2012. L'auteur de Luc Leroy et de Quelques mois à l'Amélie sera donc le prochain président du festival. Dont acte mais le choix n'est quand même pas funky.

Quelques mois à l'Amélie - Meilleurs dialogues Angoulême 2003

Le palmares 2012, comme le parcours de Art Spiegelmann permet à posteriori de l'expliquer, fait la part belle à la BD indépendante (Franck et le congrès des bêtes, Cité 14,  Une vie dans les marges, Bride story, Teddy beat, ...). Exit donc les grosses pointures attendues (le surcôté Habibi, L'art de voler dont les auteurs sont vraiment sympas et sincères, le longuet Les ignorants, Alter ego, Polina et Atar Gull qui avait mes faveurs).  Chroniques de Jérusalem se voit attribuer le fauve d'or, un prix qui récompense justement Guy Delisle pour ce qui n'est néanmoins pas son meilleur album. 

Bonne surprise du palmarès TMLP (fauve révélation), une BD forte au graphisme frustre sur les premières cités de banlieue. Une des rares que je connais. Côté polar, La faute au chinois, à côté duquel je suis passé mais qu'une dédicace sympa m'a permis de découvrir, attrape une mention spéciale polar méritée. Le chanteur sans nom et La vie sans Barjot passent à côté du podium et je ne peux que le regretter tant leur lecture m'a plue.

Une vie sans Barjot - Très déambulation nocturne initiatique

Un palmarès beaucoup plus segmentant que celui de l'année dernière et qui sera certainement difficile à placer par les libraires.

Sylvain

Chroniques de Jérusalem - Fauve d'or 2012

Palmares complet copier sur Bodoï :

Fauve d’Or – Meilleur album : Chroniques de Jérusalem. Par Guy Delisle (Delcourt).

Prix Spécial du jury : Frank et le congrès des bêtes. Par Jim Woodring (L’Association).

Prix de la série : Cité 14 saison 2 T1 . Par Romuald Reutimann et Pierre Gabus (Les Humanoïdes Associés).

Prix Révélation : T.M.L.P. (Ta mère la pute). Par Gilles Rochier (6 pieds sous terre).

Prix Regards sur le monde : Une vie dans les marges T1. Par Yoshihiro Tatsumi (Cornélius).

Prix de l’Audace : Teddy Beat. Par Morgan Navarro (Les Requins Marteaux).

Prix Intergénérations : Bride Stories T1. Par Kaoru Mori (Ki-Oon).

Prix Patrimoine : La Dynastie Donald Duck – Intégrale Carl Barks T4. Par Carl Barks (Glénat).

Fauve Polar SNCF : Intrus à l’étrange. Par Simon Hureau (La Boîte à bulles).

Mention spéciale polar : La Faute aux Chinois. Par François Ravard et Aurélien Ducoudray (Futuropolis).

Prix de la BD Fnac : Portugal. Par Cyril Pedrosa (Dupuis).

Prix de la bande dessinée alternative : la revue lettonne Kus.

Prix Jeunesse : Zombillénium T2. Par Arthur de Pins (Dupuis).

Angoulême 2012 - Exposition Constellation

Les jeunes auteurs installés à Angoulême pour mûrir leur art exposent quelques planches à la maison des artistes dans le cadre de l'exposition Constellation.
Un passage en revue sombre et réussi qui propose un panorama international de très bon niveau.
Coup de cœur personnel pour Lorenzo Chiavini qui publiera prochainement un album chez Futuropolis.

Angoulême 2012 - Rétrospective Spiegelmann

Exposition autrement plus aboutie et léchée que celle de Baru l'année dernière.
Des travaux de commande (papiers d'enrobage de chewing gum, illustrations des "crados") à Maus en passant par les couvertures du New Yorker, l'exposition présente énormément de fac-similés et permet de découvrir une œuvre riches et diversifiée.

Angoulême 2012 - Art Spiegelmann refait l'histoire du neuvième art.

L'exposition permanente du CIBDI est remodelée par le président du festival qui apporte un angle de vue américain à l'histoire du neuvième art.
Une rétrospective d'autant plus intéressante que les pièces de l'impressionnante collection personnelle de Spiegelmann sont accompagnées par des commentaires vidéo érudits du "maître".
Un arrêt au stand Will Eisner s'impose.

Angoulême 2012 - Exposition Fred à l'hôtel Saint-Simon (fin)

Un beau moment hors du temps.
Fred utilise la planche comme nul autre. L'envie de relire Philémon est grande, avec le regret de ne pas disposer d'édition noir et blanc.

Angoulême 2012 - Exposition Fred à l'hôtel Saint-Simon (suite)

Angoulême 2012 - Exposition Fred à l'hôtel Saint-Simon (suite)

Angoulême 2012 - Exposition Fred à l'hôtel Saint-Simon

En noir et blanc, les planches originales de Fred sont magnifiques. Le monde extérieur s'estompe vite et l'on est vite aspiré par l'intelligence de ce grand auteur. Une inventivité graphique hors norme.

Angoulême 2012 - Le tampographe (suite)

Une exposition qui donne envie d'acheter des talons !

Angoulême 2012 - Le tampographe (suite)

Angoulême 2012 - Le tampographe (suite)

Angoulême 2012 - Expo le tampographe Sardon

Exposition surprenante et drôle dans les sous sols du théâtre. L'art et l'humour noir par des tampons à encre.

Une visite sur le site dudit Sardon s'impose.

Angoulême 2012 - La pression monte

16:30. On commence à entrer dans le dur. Les auteurs vedette sont en piste (Rosinski pour des signatures uniquement, Juillard, ...) et les files d'attentes s'allongent chez Dargaud, Le Lombard, Delcourt, Soleil. Le temps de changer de crémerie.

Angoulême 2012 - Expo Europe

Sympathique exposition sur l'Europe avec Iris, personnage féminin créé par Berberian, comme fil rouge.

Angoulême 2012 - Hergé fashion

Angoulême 2012 en direct

Il fait beau à Angoulême et la foule est encore peu dense en cette fin de matinée. Une belle journée s'annonce avec l'ami Laurent.

Six ans que nous n'étions venus. 
Premières impressions : l'organisation est plus professionnelle, le public est le même !

Priorité de la matinée : visiter les stands des éditeurs.

Les stands des grands éditeurs sont déjà bien remplis et les files d'attente déjà prises d'assaut. Très longue queue pour Habibi, fortement pressenti pour gagner le grand prix.

Direction bulle New York, chez les indépendants. Grosse agitation autour des éditions FEI. Équipe très sympa. 

À suivre.

Sylvain

Angoulême 2012 - Chroniques de Jérusalem

De G. Delisle
One shot - 330 pages - Couleur
Delcourt


Instructif mais ...

Guy Delisle reprend les même recettes qui ont fait le succès, l'originalité et la qualité de ses BD reportage précédentes (Chroniques Birmanes, Pyongyang et Shenzhen). Cependant le décalage entre le regard volontairement candide de l'auteur et la situation israélo-palestienne fonctionne moins bien cette fois. Le sujet semble avoir écrasé une approche qui a, par ailleurs, perdu son caractère original. 

Néanmoins, Chroniques de Jérusalem est une solide BD qui, comme l'analyse Par la bande, "ne permettra sans doute pas de comprendre beaucoup plus clairement les enjeux du conflit israëlo-arabe mais qui en donne un éclairage tout autre que celui auxquels les médias nous ont habitué, intimiste et attachant". Instructif donc mais à mon avis pas en lice pour le grand prix 2012. 

Source Bodoï

Sylvain

Angoulême 2012 - Aama, l'odeur de la poussière chaude

De Frédérik Peeters
Premier tome d'une série sans fin identifiée
Couleur - 80 pages - Gallimard

Résumé de l'éditeur

Dans un futur lointain... Verloc Nim se réveille amnésique au milieu de nulle part. Grâce à son journal, qu'un singe-robot nommé Churchill lui remet, il se plonge dans son passé. Verloc y apprend qu'il mène une vie misérable, qu'il a perdu travail, famille et amis depuis qu'il a décidé de vivre en marge d'un monde hypertechnologique. Jusqu'à ce que son frère Conrad l'emmène sur une autre planète pour y récupérer une mystérieuse substance nommée aâma...

Le dépouillement et les fonds azurés par Photoshop des premières planches surprennent par leur froideur. La chaleur du dessin noir et blanc des Pilules bleues semble bien loin. 

Entrée en matière plutôt poussive donc mais la déception est de courte durée : dessins et récit nous font rapidement monter en croisière première classe. On retrouve le décalage ainsi que la densité psychologique habituelle des personnages de l'auteur. Les 80 pages défilent agréablement et l'envie de lire la suite est prégnant.

Frédérik Peteers présente Aama comme une oeuvre qui "risque d'être longue, très longue". Une aventure artistique qu'il accompagne d'un blog visant à "conserver une trace mémorielle des chemins que j'emprunte lors de l'élaboration d'une histoire, et dont j'oublie vite l'existence". Souhaitons-lui de tenir la distance et de ne pas se perdre en route.

Sylvain

Angoulême 2012 - Le chanteur sans nom

De Balez et Le Gouëfflec

One shot - Couleur

Glénat

Biographie sensible et hors norme

Résumé de l'éditeur

Vedette de la chanson des années 30 et 40, le Chanteur sans nom, alias Roland Avellis, chantait masqué d’un loup sur le visage. Ami de Charles Aznavour, bouffon et comptable d’Édith Piaf, toxicomane notoire, cleptomane débonnaire et attachant, le Chanteur sans Nom eut 1000 vies ...

Un de mes rares coup de coeur de l'année 2011. In extremis.

Une rencontre entre un auteur contemporain qui ne dit mot et un fantôme du passé qui n'arrête pas de parler. Une oeuvre riche servie par un graphisme chaleureux et de nombreuses trouvailles formelles. Une fois entré dans le rythme de la narration, on ne lâche plus cette enquête à travers le temps. 

Un beau candidat pour le palmarès d'Angoulême 2012.

Olivier Balez fournit régulièrement des illustrations pour la presse et plus précisemment pour Le Monde. A (re)découvrir sur son blog ici et là.

Sylvain

Projets de couvertures