11 avr. 2011

8comix Preview - Celle Qui Réchauffe l'Hiver

8comix héberge depuis le 6 avril 2011 une preview de 60 pages de l'album de Pierre Place prochainement publié chez Delcourt (collection Mirages). Une mise en bouche consistante et pleine de promesse qui donne envie de passer en librairie pour continuer cet intrigant voyage au pays des Inuits.

http://cellequirechauffe.8comix.fr/

9 avr. 2011

TMLP - Ta Mère La Pute

De Gilles Rochier
Histoire complète - Noir et Blanc
Editions 6 Pieds Sous Terre - 16€

Un témoignage qui sonne juste et qui fait mouche

Début des années 70. Tranche de vie de la première génération d'occupants d'une cité de la grande banlieue parisienne. Le quartier flambant neuf, perdu dans les bois et les terrains vagues, est très mal desservi. Passage obligé de tous les habitants, l'unique arrêt de bus est pourtant tacitement évité les nuits de fin de mois car il devient alors un lieu de passe. "Ta mère la pute" n'est pas une expression sortie de nulle part mais bien un tabou dont la transgression aura des conséquences dramatiques.




Graphiquement l'album n'a rien de transcendant mais la valeur du témoignage terrasse les faiblesses formelles. Sans misérabilisme, Gilles Rochier raconte la vie d'une époque par les yeux de l'enfance. Une approche non dénuée d'humour qui rappelle l'excellent album Henri de Mathis, mais dans un univers plus réaliste proche des premières chansons de Renaud.


A la fin de TMLP, on s'interroge forcément sur l'évolution des banlieues au cours des 40 années passées. Gilles Rochier semble vouloir nous dire qu'elles n'ont pas changées dans leurs fondamentaux bien qu'elles se soient considérablement durcies (drogue, ...).


Album découvert grâce à l'émission "à livre ouvert" de Valérie Expert sur France Info (12 mars 2011).

Sylvain

3 avr. 2011

La Commedia Des Ratés (tome 1/2)

De Berlion - Adaptation du roman de Benacquista
Tome 1/2 - Dargaud


La suite ... vite !


Antoni est mal à l'aise avec ses origines italiennes et sa jeunesse banlieusarde. Après une visite chez ses parents, il est accroché par Darlo qui lui demande de rédiger une curieuse lettre d'amour. Quelques jours plus tard, ce lointain ami d'enfance est abattu et Antoni subit une tentative d'assassinat.

Adaptation tout à fait recommandable du roman multiprimé de Benacquista. Cette première partie finit sur un suspens plein de promesses après s'être attaché à doter les personnages d'une réelle densité psychologique. Une fois de plus, Berlion démontre qu'il est très à l'aise avec l'univers du polar. Très agréable histoire dont la conclusion ne devrait pas tarder ... et c'est tant mieux.



Sylvain


Critique du deuxième tome disponible ici.

2 avr. 2011

Polina

De Bastien Vivès
200 pages - Noir et Blanc
KSTR (Casterman) - 18 euros

Fluide, dépouillé mais sans grande saveur

Errances artistiques et solitaires d'une jeune fille qui consacre sa vie à la danse. 

Bastien Vivès est l'un des auteurs BD les plus en vue de la génération montante. Le n°49 de dBD l'intègre d'ailleurs parmi les "10 jeunes incontournables" aux côtés d'Arthur des Pins, Pénélope Bagieu, .... Travailleur acharné, il a pour habitude de conduire plusieurs projets en parallèle. D'où une production déjà conséquente de 11 albums dont l'atypique série Pour l'Empire (tomes 1 et 2). Polina est un projet auquel il a consacré 2 années et dans lequel il voulait "surtout parler de la relation maître-élève".


Ayant visiblement disposé d'un solide service de presse, ce "one-shot" est apprécié et même encensé par les critiques, titres nationaux inclus. "Il n'a pas seulement un talent fou : il a la grâce" (Le Point), "Polina est un petit chef-d'oeuvre de légèreté, plein de grâce et pourtant si dense par son contenu" (Le Figaro), "Bastien Vivès fait de la bande dessinée une chorégraphie" (Le Monde).

De mon côté, j'ai vraiment apprécié l'ambiance de l'album, les effets graphiques et la fluidité de narration mais je n'ai pas été transporté par le récit, loin s'en faut. Polina est certes plus mature que les autres "one shots" de l'auteur mais cela reste encore un peu léger sur le fond.


Sylvain