29 avr. 2012

Fables - T15 - L'âge des ténèbres

De Willingham, Buckingham, Allred et Gross
Tome 15 (série en cours)
Urban Comics


Le travail de Bill Willingham sur Fables ne cesse de m'impressionner. 
Hormis une relative dilution de l'intrigue vers le tome 9, la série défile toujours à un rythme soutenu et garde toute entière sa capacité à surprendre. Des règles vertueuses auxquelles ce quinzième opus ne déroge pas. Un sacré tour de force après le bouclage plein de fracas du volume précédent qui venait, à priori, conclure un cycle de quatorze publications. D'autant qu'en toile de fond, la réflexion sans manichéisme sur l'histoire contemporaine des États Unis est source de réflexions.


Au jeu des comparaisons capillotractées, Fables se distingue nettement de De cape et de crocs, autre fameuse série jouant sur les détournements littéraires, par une tonalité adulte ainsi qu'une plus grande innovation narrative. Là où Ayroles et Masbou proposent une déambulation érudite (réussie au demeurant), Fables s'emploie à casser les codes des contes traditionnels et plongent leurs protagonistes dans des problématiques contemporaines et universellement humaines. 
Autre différence de taille, le rythme des parutions très favorable à une petite addiction pour le comics. Tout attaché que l'on soit à Eusèbe, l'étalement sur 17 ans et 10 albums d'une chasse au trésor, même lunaire, émousse forcément l'intérêt que le lecteur peut ressentir à son égard. Un front sur lequel la BD franco-belge est d'ailleurs en train de bouger comme en témoigne le nombre croissant de séries bénéficiant de parutions rapprochées. Une évolution inéluctable induite par l'ouverture du marché au neuvième art japonais et américain ? 


Sylvain

27 avr. 2012

Les contes de l'ère du Cobra - Tome 1 - Les amants

De Enrique Fernandez
Tome 1/2
Drugstore / Glénat

On n'apprécie jamais autant une oeuvre que lorsque, vierge de toute opinion, on se fait surprendre par son intensité et entraîner par son récit.
C'est un petit plaisir de ce type que j'ai connu en lisant d'une traite cette première partie de diptyque. Attiré puis captivé par le dessin hors norme, chaleureux et foisonnant, j'ai été ensuite impressionné par la qualité des textes et l'inventivité de l'histoire. Un beau voyage hors du temps, non dénué d'humour.
Un avis non entièrement partagé par Brigitte qui a trouvé que textes et dessins n'étaient pas en osmose. A rediscuter après une deuxième lecture à tête reposée.


Après 3 souhaits, aussi très fort graphiquement mais plus compliqué à lire (un peu rude le deuxième tome !), le monde des 1001 nuits inspirent une fois de plus un récit plein d'évasion et de rêve.

Sylvain

25 avr. 2012

Le comics, nouvel Eldorado du marché de la BD

En s'appuyant très fortement sur le très complet Numérologie 2011 de du9, Rue89 propose une analyse en 8 points du marché de la BD lequel serait en pleine crise. La raison principale de ce mal est annoncée dès le titre de l'article :  Trop de BD tue la BD ? Radioscopie d'une crise.

Évolution du marché de la BD en million d'unités
(source Ipsos et du9)
Extractions des chiffres clés de 2011 :
  • 4800 titres publiés, soit 400 BD par mois (+5% par rapport à 2010 et +300% par rapport à 2001)
  • 32.8 millions de BD vendues selon Ipsos (légère décroissance par rapport à 2010 mais -5% par rapport à 2005) - GfK estime le marché à 39 millions d'unités
  • +20%, l'augmentation des prix de vente depuis 2006
  • -30%, l'évolution du volume cumulé des 50 plus gros tirages versus la moyenne de la période 2006-2010 (respectivement 2.8 millions et 4 millions d'unités)
  • 10%, les achats réalisés sur internet
  • 1,1 millions de livres numériques auraient été téléchargés en France, représentant un marché de 12 millions d’euros mais aucun chiffre précis sur la BD n'est disponible
Plus gros tirage 2011(500 000 exemplaires)
Figure d'une BD franco-belge à la peine sans grosse locomotive de qualité, la reprise de XIII semble avoir été un flop avec seulement 128 000 exemplaires vendus. Et il n'est pas certain que l'engouement actuel pour le roman graphique permette de soutenir le marché sur la durée.
Au même moment le marché du manga arrive à maturité avec des perspectives de croissance limitées (14 millions d'exemplaires par an tout de même soit 25% du marché BD en valeur - 1500 nouveautés par an). «  Pendant dix ans, on a eu une croissance à deux chiffres. Depuis deux ans, nous avons atteint une sorte d’asymptote. On a rattrapé les publications japonaises et on attend les nouvelles locomotives. Où sont les nouveaux Naruto ou One Piece  ? Au Japon aussi le manga chute  » dixit Nadia Gilbert (Casterman) dans Le manga à l'âge adulte (Les Echos BD)  
 3 tirages annuels de 250 000 exemplaires
Un état des lieux qui explique la récente ruée des éditeurs pour le comics américain considéré comme le nouvel Eldorado :
  • 1 million d'exemplaires vendus de Walking Dead suscitent de la convoitise et même des vocations.
  • +100%, évolution du marché des comics sur 4 ans
  • 1,6 million de comics ont été vendus en France (GfK) en 2011, générant un chiffre d’affaires de 22 millions d’euros (+ 15 % en volume et 14 % en valeur), soit 4 % du marché de la BD en volume - Les comics envahissent les bacs des librairies (Les Echos BD
  • 5000 unités, vente moyenne par titre de comics
Ceux des grands éditeurs qui n'avaient investis ce marché prennent position :
  • MédiaParticipation a créé Urban Comics suite à un contrat de 5 ans avec DC Comics
  • Glénat revient sur ce segment qui avait été exploré par sa collection Comics USA, riche mais de mémoire très mal imprimée (Auracan).

Tome 14 tiré à 70 000 exemplaires (BDZoom)

D'un point de vue éditorial, les comics disposent d'un fond important et de personnages mondialement connus, archétypes de la culture mainstream désormais poussés au cinéma par les grands studios hollywoodiens. Disney en particulier qui a racheté Marvel en 2009. "L’inflation dans la production est impressionnante  : entre 1944, date du premier film («  Captain America  »), et 1998, il n’y avait eu que six films basés sur les personnages de Marvel. Depuis le début des années 2000, c’est l’effervescence  : pas moins de 26 films avec pour personnage principal un personnage de Marvel sont sortis sur les écrans" (La sortie d’"Avengers" marque la toute-puissance des super héros sur le grand écran).Un phénomène qui ne semble pas près de s'arrêter et dont les Avengers semblent être un point d'orgue. Au passage, il semble que le film au budget de plus de 200 millions de dollars soit sauvé par un humour que la bande annonce ne laisse pas espérer.


Ces blockbusters, dont certains sont plaisants voire réussis (Batman Darknight), assurent une promotion importante au marché papier et dynamisent assurément le neuvième art. Pour preuve, le lancement d'Infinite Comics qui décline en numérique et en Turbomédia le monde Marvel. Petite vidéo de démonstration ci-dessous (captée sur TurboMédia).

Certes, comme le souligne Atlantico, les super-héros présente un certain intérêt et peuvent l'objet d'études mais les vraies découvertes comics se font en périphérie et légitiment leur essor sur le marché français : Fables, 100 bullets, Transmetropolitan, Powers, Scalped, Tony Chu, ... sans parler des titres plus underground de Chris Ware, G. Hernandez, ....(Plus de détails dans les liens Comics de Bédérama et Etats Unis de Par la Bande). 

Reprise annoncée de Powers ! (MDCU)
En tant que lecteur, l'augmentation des publications est une chance, une ouverture inouie vers d'autres cultures et sensibilités qui ne seraient pas arrivées jusqu'à nous dans un contexte moins dynamique. Et comme il est humainement impossible de suivre le rythme des parutions, la nécessaire exploration des blogs et les discusions avec les libraires sont une occasion de faire de belles rencontres ! Une autre ouverture.

Sylvain

24 avr. 2012

Manga, du propre et du crade

Thermae Romae
De Mari Yamazaki - Sakka

Un architecte antique romain sans grand talent se retrouve projeté dans le Japon comtemporain dont il capte toutes les sophistications sanitaires pour ses propres projets. Des voyages spatiotemporels qui lui permettent de devenir un designer de thermes de référence. 
Cette histoire proprette surexploite un peu trop son filon scénaristique et manque surtout de second degré. Une ode au savoir-vivre japonais. Pas désagréable et bien maîtrisé mais juste bon pour se laver le cerveau.

Preview des 10 premières pages - Lecture à gauche !


Litchi Hikari Club
D'Usamaru Furuya - IMHO 

A l'opposé du manga aseptisé précédent, Litchi Hikari Club aborde de manière très dérangeante mais très forte des thèmes tels que la violence, le nazisme, le sectarisme, le passage à l'âge adulte et l'homosexualité. Âmes sensibles passez votre chemin car le malsain, le gore et la violence psychologique occupent toutes les pages de cette histoire intense et excellemment bien menée. Une lecture marquante et fascinante qui ne laisse pas indifférent.

Preview des premières pages
Sylvain

23 avr. 2012

Turf

De Ross et Edwards
Tome 1/2
Emmanuel Proust

Plaisant

Une guerre des gangs à New York pendant la prohibition. Rien de bien neuf en soi, même si le traitement à la Hammet est modernisé par des touches de Tarantino. Sauf que.
Les plus méchants de l'histoire sont des vampires et le salut pourrait bien venir d'un extraterrestre hors-la-loi. L'ajout de ces éléments dischroniques pourraient tourner au grand guignol si le plaisir manifeste des auteurs ainsi qu'une belle intensité assaisonnée de second degré n'emportaient le morceau. Une grande rigueur narrative et des dessins de qualité parachèvent ce premier tome qui se lit d'une traite. Une agréable curiosité.



Sylvain

21 avr. 2012

Servitude, une belle surprise chez Soleil

De Fabrice David et Eric Bourgier
Premier cycle de 3 tomes
Soleil
Sélection Angoulême 2012


Une série de fantasy médiévale aboutie et publiée par Soleil, une double exception qui mérite d'être soulignée.
Loin des de filles à gros seins et de l'humour troll lourdingue, Servitude propose une intrigue politique adulte aussi solide que complexe. Grande rigueur de lecture requise. A la clé, un voyage dans un univers d'une très grande richesse et superbement dessiné. Un petit tour sur le dossier du site Soleilprod permet se convaincre que seule une petite portion nous en a été proposée à ce jour.  
Lorenzo et Eric, une série faite pour vous !



Sylvain

16 avr. 2012

La mémoire de l'eau, jolie BD tout public

De Valérie Vernay et Mathieu Reynès
Tome 1/2
Dupuis


Très agréable lecture, pleine de grâce et de charme.
Les déambulations côtières de la jeune Marion, venue habiter avec sa mère dans la maison familiale, sont portées par un trait simple chargé de rêverie. Ce retour aux sources, classique sur le principe, évite les sentiers battus et ose même une pointe de mystère et de surnaturel justement dosé. Seuls quelques dialogues un peu anguleux viennent heurter la fluidité du récit.
Un album qui mérite son petit bout de chemin auprès des blogs et des libraires. 



D'autres illustrations sont disponibles sur le blog de Valérie Vernay.


Sylvain

15 avr. 2012

Top 10, Urban Comics reprend le fond Alan Moore

Après Watchmen, et en attendant V pour Vendetta, Urban Comics réédite Top 10, une série policière qui si elle n'est pas la plus aboutie d'Alan Moore est d'une grande maitrise narrative. 
Suivant le principe des chroniques du 87ème district d'Ed McBain, Moore raconte la vie d'un commissariat et développe plusieurs enquêtes en parallèle. Le lecteur plonge en même temps qu'une jeune enquêtrice dans le monde peu reluisant de Néopolis, entièrement composé de super-héros, et découvre les personnalité pour le moins fortes du poste de police. Chaque case regorge de détails et chaque dialogue fait avancer les intrigues. De l'horlogerie de précision qui impose au lecteur du sérieux et de la concentration d'autant que les dessins ne sont pas des plus accessibles. 
Destiné fans de Moore.


Urban Comics a donc repris jusqu'ici les classiques des catalogues DC et Vertigo en assurant la continuité avec Panini. Evidemment la dissonance au niveau de la tranche est un carnage. "S'il y a un dieu, les chargés de tranche des maisons d'édition iront pourrir en enfer !", isn't it Laurent C. ?

Sylvain

14 avr. 2012

Bravo les brothers, jolie perle du catalogue Dupuis

Du9 étrenne un relooking réussi par son analyse annuelle du marché BD de l'année passée. Numérologie 2011 insiste notamment sur l'érosion régulière des grandes séries franco-belges, une tendance de fond compensée par une augmentation du nombre de titres publiés dont moult rééditions. Un domaine tout particulièrement occupé par Dupuis qui revalorise de manière très qualitative son catalogue : beau papier, reliure cousue main, couleurs retouchées et travail éditorial poussé. A l'opposé des horreurs des années 90-2000 comme en témoignent les très belles intégrales de Gil Jourdan et Jerry Spring


Avec Bravo les Brothers, l'éditeur belge parvient à nous vendre 24 euros un récit de 22 pages, proposé deux fois : d'un bloc en version couleur puis en version fac-similée noir et blanc accompagnée de commentaires planche à planche. Un positionnement luxe qui fait sien  l'adage fameux d'Audiard "le prix s'oublie, la qualité reste".



Le livre est très beau mais offre surtout une histoire jubilatoire et peu connue de Franquin. Un régal de d'humour et de dynamisme. Apparemment une de ses oeuvres favorite.
Inclassable de part son format et son contenu (ni aventure Spirou ni gag de Gaston), il s'avère tout à fait pertinent d'isoler ce récit dans un album dédié. Libéré de tout référentiel, il se savoure pleinement : chaque case porte un gag, les singes sont irrésistibles et feraient presque passer Gaston pour un employé modèle. A (re)lire !
Côté commentaires, les textes présentent un intérêt moins riches que ceux qu'Hugues Dayez pour l'album le Schtroumphissisme mais restent d'une très correcte tenue.


Sylvain

10 avr. 2012

Bonne moisson de lectures à Brüsel


Bruxelles est une ville cosmopolite, architecturalement composite, qui ne se laisse pas apprivoiser facilement. Les petites rues pavées et les placettes chaleureuses restent hors de portée du voyageur pressé. Plusieurs séjours et l'aide de guides (qu'ils soient de papier, de numérique ou de chair et de sang) sont nécessaires pour découvrir cette capitale délicieusement provinciale. 
En plus, le frichti est bon mon capitaine. Dernier souvenir en date, les croquettes de crevettes et une côte de bœuf vraiment top niveau que nous avons dégustée avec Luc dans l'ambiance familiale du Pré Salé. Un beau souvenir.

Côté achat de BD, Bruxelles est un bonheur. Brüsel, qui est à la fois une galerie agréable et surtout une librairie de référence est, à mon avis, à préférer à sa plus impersonnelle voisine MultiBD. Le travail de mise en avant des titres recommandés y est très sérieux et surtout souvent en phase avec mes propres coups de cœur. Je me laisse donc toujours convaincre par les petits encarts bien rédigés qui ouvrent des territoires inconnus. Le passage de samedi dernier n'a pas dérogé à la règle. 


Alger la Noire
De Jacques Ferrandez et Maurice Attia (Casterman)


Reprenant le même format que les adaptations de la collection Rivages, J. Ferrandez développe un récit plus cru et violent qu'à son habitude à partir du roman noir de M. Attia (Acte Sud). 128 pages qui ne sont pas sans rappeler les meilleures adaptations de Nestor Burma, la richesse historique en plus. 
Les personnages, denses et terriblement humains, se débattent dans un Alger de fin d'époque coloniale où tous leurs repères volent en éclats. Un très bon polar. 



Le Dernier Homme
De Grégory Mardon - Dupuis

Jean Pierre passe outre sa timidité de monsieur sainte-nitouche pour enchaîner les conquêtes parisiennes à l'aide d'un stratagème désinhibant. Mais la satisfaction n'est pas forcément au rendez-vous.

Un bel album à la fois touchant, drôle, sensible et poétique. Le trait comme le traitement du sujet évitent à l'album de tomber dans une trop facile comédie sentimentale de trentenaire bobo. Sympa.






D'autres recommandations juste plaisantes :
  • Ghostopolis, imaginatif et énergétique mais trop inabouti et simpliste dans son traitement. A lire à la bibliothèque.
  • Ars Magna est une sorte de Benjamin Gate à la belge, une énième quête mystique avec les nazis pour méchants. Alcante est moins bien inspiré que pour XIII Mystery (Colonel Amos) mais offre un diverstissement correct pour les toilettes.

Sylvain

7 avr. 2012

En léger diffèré du musée de la BD de Bruxelles

Sentiment partagés à la fin de la visite de ce musée qui connaît une belle fréquentation en ce samedi de Pâques. L'endroit est chaleureux, lumineux mais la qualité des expositions est à géométrie très variable. 
La salle des planches originales est décevante : centrée sur les auteurs belges, elle n'offre que peu de belles pièces. De même, l'exposition permanente consacrée à l'histoire de la BD (belge) est faite d'étagères poussiéreuses sur lesquelles des livres jaunissent et se racornissent, de reproductions pas toujours très bien imprimées ainsi que de textes informatifs trop succincts. 
De l'ensemble émergent cependant quelques couvertures et images sympathiques. Pas déplaisant mais bien plus léger que le CIBDI d'Angoulême. L'espace dédié à Hergé est de loin le plus qualitatif.

Asgard au musée de la BD de Bruxelles

Superbe demi-planche très cinématographique de R. Meyer.

Belle photo de Gaston

Exposition permanente du musée de la BD de Bruxelles.

77 ans de BD roumaine au musée de la BD de Bruxellles

Visite du musée de la BD de Bruxelles

Une belle atmosphère émane de ce bâtiment qui a été restauré depuis notre dernier passage (il y a quelques années de ça, isn't it Laurent ?). Très réussi.
Le contenu des exposition semble très tourné vers les auteurs belges. À tout seigneur tout honneur, un bel espace est réservé à Hergé dans lequel est proposé un tableau présentant l'évolution graphique des personnages au fil des tomes.

4 avr. 2012

Geek time

Parce qu'il est parfois bon de laisser s'exprimer sa part d'ombre .... 
Un special dédicace pour Géraud, grand fan de la Mort aux trousses.







Source : The Uniblog, blog détecté par le toujours pointu et souvent intéressant Vendredi c'est Graphism.

Sylvain

2 avr. 2012

Billy Bat - Tomes 1 et 2

de Naoki Urasawa
2 tomes parus en France
8 tomes parus au Japon (série en cours)
Pika

Formellement et factuellement ces deux premiers tomes sont d'un très bon niveau. Le graphisme et le découpage sont impeccables, le rythme soutenu. 
Cependant, comme nous en devisions avec ce cher Laurent C. autour d'un verre de Rioja il y a trop longtemps, il est difficile d'aborder une nouvelle oeuvre d'Urasawa sans se rappeler que l'intensité de ses séries a tendance à se diluer au fil des tomes. Or, l'ambition énorme de cette nouvelle oeuvre (un personnage à la Mickey, Billy Bat, influence la vie de l'humanité, Jésus compris) amène forcément à avoir un doute légitime.


Les incursions récurrentes de Billy Bat, dessiné
façon cartoon, detonnent dans l'univers réaliste développé.


Sylvain

1 avr. 2012

La Famille de Bastien Vivès

De B. Vivès
Compilation de strips - Noir et blanc
Delcourt


Delcourt continue de publier les strips mis en ligne par Bastien Vivès sur son blogCe deuxième tome compile les scènes d'inspiration familiale, source de défoulement  plutôt que d'introspection. 
L'antagonisme systématique entre les dialogues, souvent crus, et les dessins, toujours sensibles, génère quelques bons fous rires. Néanmoins le principe des décalages potaches finit par lasser et sonner creux. Le tome précédent, dédié au Jeu vidéo, était plus réussi











Poissons d'avril sur ActuaBD et BDGest

Plus c'est gros, plus ça passe ! 
ActuaBD semble avoir fait sienne cette devise et titre "Lewis Trondheim nommé directeur artistique du Festival d’Angoulême !". Un intitulé pour le moins ironique compte tenu de la lettre plutôt salée que le créateur de Lapinot a officialisée il y a quelques semaines à propos du festival. Parmi les premières mesures qui seraient d'ores et déjà prises :
- L’Académie des Grands Prix est supprimée et remplacée par un collège d’auteurs composé pour un tiers de scénaristes, un tiers de dessinateurs et un tiers de dessinateurs-scénaristes désignés par vote par la profession. Chaque membre du jury est tenu de passer une fois par an un examen dont les questions porteront sur une liste de lectures fournie par un jury où figureront les spécialistesThierry Groensteen, Gilles Ciment de la Cité et les éditeurs Olivier Sulpice (Bamboo) etJean-Christophe Menu (L’Apocalyse).
- Le jury de présélection ne sera plus composé que d’auteurs et de libraires cooptés par le collège. De même, le festival fonctionnera désormais non plus avec des sponsors mais avec des mécènes qui ne pourront pas interférer sur son palmarès.
- 30% des recettes à provenir des tickets vendus par le Festival seront prélevés pour rémunérer les auteurs venus faire des dédicaces avec un minimum mais aussi un maximum de 350 euros par jour, pour chacun d’eux, les frais étant assurés par les éditeurs ; le surplus constituera une caisse d’entraide pour auteurs nécessiteux ayant fait une longue carrière mais ne vendant plus d’album aujourd’hui en raison de la surproduction.
- Les requins de la dédicace seront impitoyablement chassés et leur identité sera consignée sur un fichier conçu sur même modèle que celui des hooligans du football.





De son côté BDGest annonce la publication de Tweet de Boulet ! Un livre que Delcourt et Glénat se seraient arrachés et qui pose question : "L’absence totale de dessins, à l’exception des avatars, pose la question de savoir si le recueil appartient au genre de la bande dessinée. Indéniablement oui. Les brusques changements d’avatars reflètent l’état d’esprit de Boulet, comme ouvrant autant de nouveaux chapitres dans la séquentialité du récit. Avec Les tweets de Boulet, l’auteur redéfinit la bande dessinée oubapienne en obéissant à une triple contrainte : récurrence du motif, immuabilité du format des cases et limitation à 140 caractères pour les dialogues."



Deux gags assez drôles qui, de manière intéressante, ont pour moteur les personnalités segmentantes de ces deux figures du neuvième art français.

Bon premier avril à toutes et tous !