Jean Louis "Durango" Trintignan |
Le visionnage récent du Grand Silence, western spaghetti trop cuit mais pas sans atouts, m'a néanmoins poussé à m'interroger sur l'apport créatif réel d'Yves Swolf.
En effet, le premier tome de sa série, Les chiens meurent en hiver, est un hommage appuyé au film réalisé dix ans plus tôt par Sergio Corbucci : scénario, situations, décors, costumes, ... tout y passe. Durango a même les traits de Jean Louis Trintignan, héros du film, alors que son ennemi d'un tome est sans nul doute inspiré par Klaus Kinski, méchant du film. On frise la photocopie. D'où le questionnement : les nombreux emprunts qui émaillent la série sont-ils plus importants et profonds que les clins d'oeil érudits reproduits ?
Affiche (japonaise) d'Il Etait Une Fois Dans l'Ouest et vignette extraite d'Une raison Pour Mourir (tome 8) |
Ses premières histoires sont certes linéaires et très classiques mais elles sont efficaces, épurées et équilibrées. Des qualités parfois perdues dans les albums ultérieurs dont certaines planches souffre d'une surcharge de texte.
Puis, dans le troisième tome, le tueur de papier estropié récupère le Mauser de Silence pour se lancer dans une intrigue très proche de celle d'Il Etait Une Fois Dans l'Ouest. Entre temps, il se sera remis de ses blessures dans le très sanglant Les Forces De La Colère. Trois beaux albums servis par des dessins qui résistent bien à l'épreuve du temps.
Les membres du forum westermovies ont référencé les sources d'inspiration d'Yves Swolf dans leur discussion Quand Durango s'inspire de la BD. Un processus dont l'auteur a aussi eu recours pour Le Prince De La Nuit où il met notamment en scène Jean Gabin. Un point certainement abordé et discuté dans le numéro 18 de dBD mais je ne l'ai pas sous la main.
Sylvain
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