20 mars 2011

Association des éditeurs autour d'IZNEO mais pas de prix unique pour la BD numérique

Le livre est le plus gros marché des biens culturels en France. 
Avec 4 milliards d'euros, il pèse plus que le cinéma et les jeux vidéo qui atteignent chacun 3 milliards. Par contre, le numérique ne représente encore que 0,1% du gâteau (France 2). Une mise en bouche qui suscite cependant bien des appétits sachant que 20% des français devraient être équipés en liseuses et autres tablettes numériques d'ici 2015 (Le Figaro - 19/20 mars 2011).


Voulant garder les même règles que pour le papier, les éditeurs français espèrent que la loi Lang sur le prix unique du livre aura son équivalent pour le numérique et qu'ils pourront garder la possibilité de fixer les prix. Un point actuellement en discussion au parlement français (Les Echos) qui n'est pas du goût des grands opérateurs internationaux (Amazon, ...) ni de la Commission Européenne. Sur dénonciation, cette dernière a en effet dépêché une quarantaine de fonctionnaires dans plusieurs maisons d'édition européennes. "Nous soupçonnons que les entreprises concernées ont pu engager des pratiques anti-concurrentielles. Ce ne sont que des soupçons : c’est une accusation très sérieuse que nous ne portons jamais à la légère" explique Amelia Torres, porte-parole du service de la concurrence à la Commission (Nouvel Obs). Selon Le Monde, "[Ils] fouillent les bureaux, ouvrent les placards, photocopient des dossiers entiers, prennent les ordinateurs, en copient les disques durs, et saisissent des téléphones portables."  Une débauche de moyens qui surprend pour un marché de 4 millions d'euros.


Au même moment, les principaux éditeurs franco-belges de bande dessinée ont annoncé  s’être mis d’accord pour proposer une offre numérique commune. Un regroupement stratégique qui fait de la BD le secteur de l'édition le plus en pointe en ce qui concerne l'offre dématérialisée.
Delcourt, Glénat et Soleil viennent en effet rejoindre les fondateurs d'IZNEO pour monter le catalogue "bande numérique" qui sera distribué par la plateforme de lecture en ligne. Que peux bien penser la Commission européenne d'une telle association ?
Actualitté propose une intéressante et très maîtrisée interview de Régis Habert, Directeur Général d'IZNEO, qui désamorce l'éventuel problème d'entente commerciale : " les éditeurs restent absolument maîtres de fixer le prix de vente de leurs ouvrages, et n'ont pas pour obligation d'adhérer aux offres déjà mises en place par Iznéo. Les prix sont ainsi fixés, sans rapport direct, comme dans le livre, entre numérique et papier, en consultation avec les auteurs". La mention des auteurs est elle aussi toute sauf anodine comme en témoigne le débat animé consécutif au billet d'humeur de Xavier Guilbert sur du9 sur ce même sujet. Sont aussi mentionnés les libraires qui doivent forcément s'interroger sur l'avenir de leur commerce : "Iznéo n'a pas vocation à faire de la vente directe. Notre service a vocation à être proposé aux libraires." 


Il semble qu'IZNEO viennent de consolider son avance sur les autres plateformes (Ave!Comics et digiBiDi) et se positionne définitivement comme incontournable. Un atout certain pour les éditeurs dans le cadre de négociations avec les plateformes internationales d'Apple et d'Amazon.

Sylvain

Illustrations de Martin Vidberg

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