Suite de notre précédent post : Les librairies et le numérique : intégration ou désintégration ?
Les Echos n° 21050 du 02 Novembre 2011 |
Si l'assertion selon laquelle les prix littéraires ont un puissant effet multiplicateur sur les ventes (La carte et le territoire 490 000 ex., Les bienveillantes 615 000 ex.) est validée, la perte du monopole du support papier est désormais actée. Près du quart des livres de la rentrée est disponible en version numérique (contre 7% en 2009).
Une montée en puissance qui s'accompagne d'un changement de stratégie des grands éditeurs français vis à vis des "titans américains du Net" (Amazon, Apple et Google). Symbole de ce revirement de situation, la présence d'Amazon à la remise du prix Goncourt.
On est cependant loin de la lune de miel : Amazon vient de monter une structure d'édition aux USA et est mécontent des prix élevés des livres numériques fixé par les maisons d'édition (Aldus).
La bataille du numérique devient une réalité et les librairies vont en faire les frais.
La France a fait figure d'exception grâce à un maillage de librairies très dense associé à un prix unique du livre. Mais l'union sacrée d'hier entre éditeurs et libraires bat de l'aile pour laisser place au chacun pour soi. Or, dans cette guerre annoncées entre gros acteurs, les librairies indépendantes ne semblent pas de taille.
Dans un marché atone dont 10% a été capté par l'e-commerce (FNAC et surtout Amazon), leurs faibles marges ne leur donnent que peu de possibilité d'action. Sur Internet, la notoriété sera un critère déterminant dans le choix du consommateur. Une situation anxiogène pour les petits éditeurs, qui craignent d'être désavantagés pour vendre leurs catalogues. « La visibilité sur Internet coûtera de plus en plus cher », observe Guy Delcourt.
Alliés inattendus, les opérateurs télécoms (Orange et SFR) qui ne veulent pas se voir cantonnés au simple rôle de pourvoyeurs de tuyau et qui s'associent aux librairies et aux éditeurs pour monter une plateforme commerciale. Les opérateurs télécoms géreront la bibliothèque, la technique et l'interface avec les lecteurs. Ils apporteront aussi leurs audiences. Les libraires, eux, se concentreront sur leur métier traditionnel de vendeurs de livres. Enfin, les éditeurs qui adhéreront apporteront leurs fichiers. Le projet est toutefois loin d'être abouti... Un dossier doit être déposé début novembre auprès de la commission du grand emprunt pour obtenir les 3 ou 5 millions nécessaires à des tests. Le lancement opérationnel, lui, n'aurait pas lieu avant la fin 2012. Dans le meilleur des cas...
Les éditeurs mettent donc plusieurs fers aux feu afin de laisser toutes les options ouvertes. Le point clé sera l'évolution de la consommation : le numérique va-t-il venir en additionnel (conquête de nouveaux lecteurs, ...) ou va-t-il cannibaliser le papier ? Réponse que les librairies n'ont pas intérêt à attendre avant de s'activer. Mais sont-elles encore maîtres de leur destin ?
Sylvain
Une montée en puissance qui s'accompagne d'un changement de stratégie des grands éditeurs français vis à vis des "titans américains du Net" (Amazon, Apple et Google). Symbole de ce revirement de situation, la présence d'Amazon à la remise du prix Goncourt.
On est cependant loin de la lune de miel : Amazon vient de monter une structure d'édition aux USA et est mécontent des prix élevés des livres numériques fixé par les maisons d'édition (Aldus).
La bataille du numérique devient une réalité et les librairies vont en faire les frais.
La France a fait figure d'exception grâce à un maillage de librairies très dense associé à un prix unique du livre. Mais l'union sacrée d'hier entre éditeurs et libraires bat de l'aile pour laisser place au chacun pour soi. Or, dans cette guerre annoncées entre gros acteurs, les librairies indépendantes ne semblent pas de taille.
Dans un marché atone dont 10% a été capté par l'e-commerce (FNAC et surtout Amazon), leurs faibles marges ne leur donnent que peu de possibilité d'action. Sur Internet, la notoriété sera un critère déterminant dans le choix du consommateur. Une situation anxiogène pour les petits éditeurs, qui craignent d'être désavantagés pour vendre leurs catalogues. « La visibilité sur Internet coûtera de plus en plus cher », observe Guy Delcourt.
Alliés inattendus, les opérateurs télécoms (Orange et SFR) qui ne veulent pas se voir cantonnés au simple rôle de pourvoyeurs de tuyau et qui s'associent aux librairies et aux éditeurs pour monter une plateforme commerciale. Les opérateurs télécoms géreront la bibliothèque, la technique et l'interface avec les lecteurs. Ils apporteront aussi leurs audiences. Les libraires, eux, se concentreront sur leur métier traditionnel de vendeurs de livres. Enfin, les éditeurs qui adhéreront apporteront leurs fichiers. Le projet est toutefois loin d'être abouti... Un dossier doit être déposé début novembre auprès de la commission du grand emprunt pour obtenir les 3 ou 5 millions nécessaires à des tests. Le lancement opérationnel, lui, n'aurait pas lieu avant la fin 2012. Dans le meilleur des cas...
La Kindle lancé en France le 14 octobre 2011 : le poids d'un livre de poche - TF1 |
Sylvain
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