23 févr. 2011

Largo Winch 2 - Le cinema européen intègre la culture mainstream

La forteresse de Makiling (T7)
La Larmes du tigre (T8)
Francq - Van Hamme - Dupuis 
L'une des marques de fabrique des aventures de Largo Winch est leur formatage : le lecteur sait ce qu'il achète et n'est que rarement déçu sans être pour autant transporté vers des sommets.  

Le deuxième film inspiré de la série suit la même logique. Il ne pioche qu'avec parcimonie dans le dityque birman original pour mieux coller aux codes actuels du cinéma grand spectacle. En cela, la critique des Inrocks est facile : "Ce n’est même plus un film, c’est un cahier des charges". Certes, Jérôme Salle est loin d'égaler Paul Greengrass (Green Zone, La vengeance dans la peau, ...) mais reprocher à un divertissement assumé de suivre les codes du genre est grandement banal. 

Largo Winch 2 est un film européen mainstrean qui n'a pas à rougir de la comparaison avec la plupart des films américains de budget équivalent (20 millions d'euros). Et c'est plutôt une bonne nouvelle dans un contexte où les exportations culturelles européennes chutent de 10% chaque année (la situation étant l'inverse pour les États Unis selon le très intéressant article de Réjane Ereau Mais où est passée la culture européenne - OWNI).  

Pour autant, le film est loin d'être exceptionnel. Correct sans plus alors qu'il pouvait certainement faire mieux. La notation tant des critiques que des spectateurs sur Allociné est de 3/5, avis auquel je me rallie tout à fait.
Globalement efficace le film s'égare de manière un peu incongrue sur le terrain du sentimentalisme romantique en son milieu. En partie la faute à un levier scénaristique très encombrant ajouté à l'univers de la BD (cf. commentaires). Par ailleurs, certaines scènes d'action sont rendues confuses par des mouvements de caméra convulsifs. Comme me le disait Clément, on en arrive à se demander si l'on a pas oublié les lunettes 3D. 
Les seconds rôles sont globalement réussis, comme par exemple le majordome joué par Nicolas Vaude et bien évidemment Alexandre Jung porté par Laurent Terzieff. Simon Ovronnaz est sympathique mais franchement léger par rapport à son avatar papier.


Commercialement, le film démarre encore mieux que le premier opus qui avait frôlé les 2 millions d'entrées en salle. Avec 475 000 spectateurs en première semaine, il se positionne en deuxième place derrière Rien à déclarer (992 000 entrées dans la même semaine et 5.6 millions en cumulé - sources Excessif) dont l'adaptation papier est aussi en tête du Top 15 des ventes BD de la semaine (BDzoom). Pas vraiment de la culture mainstream pour le coup !
Sylvain

1 commentaire:

  1. Largo Winch, l'aventurier célibataire par excellence, découvre qu'il a un fils. Une liberté avec l'univers original que regrette Jean Van Hamme qui a pourtant réalisé trente tomes de thorgal, l'aventurier père de famille par excellence.

    RépondreSupprimer