5 févr. 2012

Alan Moore et Watchmen

La très copieuse et riche biographie publiée par Dargaud fin 2011 permet de passer en revue la production du scénariste  anglais qui a fait passer les comics à l'âge adulte dans les années 80 (avec Frank Miller, of course). 
Chaque oeuvre est mise en perspective et éclairée par les commentaires du maître himself. "Il semble que l'existence de Watchmen a condamné les comics grand public à vingt ans d'histoires noires et prétentieuses, incapables de contourner le blocage psychologique généré par la série. Ce n'était pas mon intention.En filigrane se dessine une personnalité hors norme, aussi intelligente d'intransigeante, et quand même bien barrée. Rapidement brouillé avec Marvel et DC, il ne cautionnera, par exemple, jamais le passage de ces oeuvres à l'écran allant même jusqu'à refuser de toucher le moindre cents des droit d'exploitation et exigeant que son nom soit retiré des crédits. Un rapport aux autres et une joie de vivre que traduit bien la couverture. 
Parcourir ce pavé richement illustré permet aussi d'en apprendre d'avantage sur le monde des comics de ces trente dernières années. Un livre  essentiel donc pour les fans de Moore et qui mérite d'être emprunté à la bibliothèque pour les autres.


Watchmen est la première publication française par Dargaud du catalogue DC comics . Rien de particulier à noter si ce n'est l'ajout d'une post-face bien faite et d'une odeur chimique particulièrement désagréable. Plan de communication oblige, Rue 89 se fend d'un bon article sur les cinq bonnes raisons de relire cette oeuvre majeure. Personnellement je préfère V pour vendetta dont le masque emblématique est repris par les anonymous. Une récupération qui ravit Alan Moore même s'il représente un paradoxe :"Malgré les copies qui circulent, le masque officiel de V coûte une dizaine de dollars. Les droits sont la propriété de Time Warner : je trouve un peu embarrassant qu'une grande entreprise tire profit d'un mouvement de protestation anticapitaliste. Ça n'est pas vraiment qu'elle désire y être associée, mais elle déteste encore plus tourner le dos à l'argent. Ça va à l'encontre de ses instincts. Je trouve ça plus drôle qu'agaçant".


Sylvain

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