29 déc. 2010

Angoulême 2011 - Toxic

De Charles Burns
Première partie de diptyque - Couleur
Editions Cornelius


Mise en bouche moléculaire amère


Présentation de l'éditeur 
La pénombre. Une houpette apparaît. Un jeune homme dans son lit, un pansement sur la tempe. Doug se lève et suit son chat noir, Inky - pourtant mort depuis des années - et se laisse entraîner de l’autre côté du miroir.
Explorant sa fascination pour Hergé et William Burroughs, Charles Burns, pour sa première bande dessinée en couleurs, réussit un objet obscur et limpide à la fois, perdant le lecteur dans les méandres d’un univers instable et fascinant éclairé par la rigueur graphique qu’on avait pu apprécier dans Black Hole. Avec Toxic, Burns signe un manifeste punk et poétique, un rêve sombre et captivant.


Et effectivement, le lecteur se perd et est même laissé en pleine forêt vierge à la fin de l'album, déboussolé et sans ration de survie. A tel point que je me demande pourquoi le format diptyque a été retenu plutôt qu'une publication en histoire complète.
La lecture de Toxic fait sugir le même questionnement mitigé qu'une mise en bouche très élaborée et intellectualisée (genre suspension colloïdale inversée de carottes et son foisonnement échaudés de petit poix) : c'est beau, tu ne peux pas vraiment dire que c'est mauvais mais tu attends avec septiscisme la suite du repas pour te forger une opinion sur le chef . Innovant, doué, honnête, prétentieux, imposteur ou tout ça à la fois ?

Vous trouverez ci-dessous trois planches représentatives de l'album proposées sur le blog des Editions Cornélius








A proscrire pour les amoureux de rationalité.

Toxic est loin, vous l'aurez compris, d'être ma BD préférée de la sélection 2011 du Festival International de la Bande Dessinée d'Angoulême. J'attends le deuxième tome avec une curiosité matinée de scepticisme afin de voir si une certaine cohérence d'ensemble émerge.


Sylvain

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